La zone industrielle de Fos se cherche un nouvel avenir dans les énergies renouvelables

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« 41 000 salariés travaillent sur la zone industrielle de Fos, soit un quart des emplois du département des Bouches-du-Rhône. C’est une réussite, mais nous devons réfléchir aux conditions dans lesquelles nous pourrons poursuivre le développement. L’enjeu consiste à conforter le potentiel de Fos en l’adaptant à la transition énergétique », a souligné Michel Cadot, nouveau préfet de la région Paca, suggérant de renforcer l’économie circulaire.

En 1974, le port de Marseille-Fos traitait 103 Mt dont 95 Mt d’hydrocarbures. « Nous avons perdu 17 Mt en cinq ans. J’espère que nous avons atteint un palier. Le port doit réinventer un modèle économique après la disparition de sa rente pétrolière. Le pétrole a sans doute stérilisé un certain nombre de réflexions. Peut-être n’avons nous pas pris à temps le train des conteneurs », explique Jean-Claude Terrier. Le président du directoire du Grand port maritime de Marseille croit aux potentialités de développement d’un hub de produits raffinés.

Après les années d’opulence, le port est emporté depuis 2008 dans la spirale du déclin, conséquence directe de la restructuration à marche forcée de l’industrie européenne de raffinage, en surcapacité de 20 %.

Le pôle chimie et pétrochimie s’en trouve fragilisé avec la mise sous cocon de Lyondell Basel et « Kem One, victime de choix hasardeux », lance René Raimondi. Le président du SAN Ouest Provence a permis à une cinquantaine de manifestants CGT (Kem One, Fralib…) de prendre part au Forum « ZIF, terre d’avenir ». Probablement déçus de l’absence d’Arnaud Montebourg, ils ont demandé une rencontre au plus haut niveau de l’État.

Le dossier Kem One nous a porté un coup

Cette fébrilité sociale autour de l’Étang de Berre vient de jouer un mauvais tour à la ZIF. Hexcel, leader américain de la fibre carbone et des matériaux composites dédiés à l’industrie aéronautique, qui envisageait la création d’une unité de production à Fos avec, à la clé, 180 emplois, a finalement préféré Roussillon en région Rhône-Alpes. « Le dossier Kem One nous a porté un coup sur le plan de l’image. Le pole chimie souffre mais il est en mesure de rebondir. Nous traversons une mutation des technologies et il faut se tourner vers l’innovation et les laboratoires de recherche. À nous de préparer un avenir correct aux futures générations », explique de son côté Gérard Goninet, directeur des sites Eurocopter France et président du Groupement maritime et industriel de Fos et sa région (GMIF).

Il n’y aura pas une mais des énergies pour combler le manque à gagner de la manne pétrolière. Le gaz naturel en fait partie. « Aujourd’hui, le GNL est orienté vers l’Asie, en raison de l’accident de Fukushima, mais en 2020, nous devrions assister à un rééquilibrage des flux mondiaux. Du GNL sera exporté d’Australie et des États-Unis vers l’Asie. Nous avons en projet d’augmenter nos capacités. Le gaz naturel a un avenir dans la transition énergétique, soit sous forme comprimée soit sous forme liquide », indique Gilles Bavuz, directeur général adjoint industriel d’Elengy qui se positionne clairement sur le marché de l’approvisionnement des navires et camions. « En Europe, il devrait y avoir une station-service au GNL tous les 400 km. Il faudra une logistique importante pour approvisionner les navires de la SNCM », fait-il valoir.

L’éolien, le photovoltaïque, la biomasse? Certains y croient, d’autres un peu moins. Ardente défenderesse des énergies renouvelables, la députée européenne d’Europe Écologie les Verts, Michèle Rivasi, défend le projet Nénuphar d’édification de 300 éoliennes en mer à axe vertical qui pourrait, selon elle, créer un millier d’emplois. « Le problème de ces énergies est qu’elles subissent les aléas du climat », tempère Gilles Bavuz. Et également les aléas de la politique nationale en matière de rachat de l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques.

Après plusieurs années de déclin, les importations de brut pourraient se stabiliser. « Nous avons atteint le niveau de consommation de 1985. Le fuel lourd enregistre une décroissance de 2 % par an », analyse la déléguée générale de l’Union française des industries pétrolières Isabelle Muller. Et d’ajouter: « Il ne faut pas enterrer trop vite les raffineries. En 2050, les perspectives les plus optimistes indiquent que 50 % de l’énergie nécessaire sera à base de pétrole. »

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