Après un premier semestre difficile (− 4 %), le port de Sète rectifie en partie le tir avec un trafic de 2,6 Mt pour les neuf premiers mois (− 1,5 % par rapport à la même période l’an passé). 2013 devrait se solder par une « légère baisse » par rapport à 2012 (3,52 Mt), indique Marc Chevallier, président de l’EPR Port Sud de France. L’objectif est toujours d’atteindre la barre des 4 Mt, « j’espère dès 2014 ». Sur les neuf premiers mois de 2013, les marchandises diverses chutent de 25 %. L’arrêt de la ligne RTS, en avril, a entraîné une suppression du trafic conteneurs. Par ailleurs, « la crise économique européenne limite les importations de voitures et les conflits politiques au Maghreb (Syrie, Égypte) réduisent les exportations de bétail », souligne Marc Chevallier.
Terminaux fruitiers et conteneurs à l’arrêt: le point noir
« Sur le terminal fruitier (lancé en juin 2011 par RTS, NDLR), rien n’a repris à ce jour, et je ne suis pas sûr que ça reprenne de sitôt, s’inquiète le président de l’EPR. Des tractations sont en cours entre Orsero et Israéliens. Une vingtaine de salariés sont au chômage technique depuis avril. Quel nouveau trafic pourrait permettre de refaire surface? Orsero n’avait pas demandé de caution au gouvernement israélien (avant la liquidation d’Agrexco, seul client de RTS). Avec ce trafic, on aurait 600 000 t de plus, entre les conteneurs, les palettes et les voitures. L’arrêt de cette ligne et du terminal conteneurs est l’élément noir du port, qui pèse sur nos résultats. »
Point positif: à fin septembre, le nombre de passagers (127 921) progresse de 50 % par rapport aux neuf premiers mois de 2012, et le nombre de croisiéristes (20 295) de 45 %. Côté équipement et infrastructures, le port de Sète prévoit deux grues neuves (quai I) à partir de février ou mars prochains. Le chantier de construction du nouveau quai H (467 m de long, 13,5 m de tirant d’eau), dédié aux marchandises diverses, démarrera au 1er trimestre 2014.
Certifications environnementales
Le port de Sète reçoit les certifications Iso 14001 et Port Propre, délivrées par l’Afnor pour le système de management environnemental mis en place à partir de 2012, et piloté par Géraldine Lamy. Le plan d’actions décline des « points propres » dédiés au tri et à la valorisation des déchets, et des séparateurs d’hydrocarbures et d’installations de récupération d’eaux de carénage et de pompage de fond de cale pour le port de plaisance (eaux noires/grises). « Cette démarche ne peut fonctionner que si l’ensemble des usagers du port et des canaux joue le jeu », souligne Marc Chevalier.
Arrivée d’un directeur adjoint
Olivier Carmes, 52 ans, ex-directeur du port de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), rejoint l’EPR Port Sud de France comme directeur adjoint. Il est appelé à succéder à Jean-Loup Bertret, actuel directeur et dont le départ à la retraite est prévu début 2015. Fort d’une expérience portuaire de 18 ans, Olivier Carmes va s’atteler au développement des différents trafics – containers, roulant, marchandises diverses… – dans une conjoncture dégradée, qui rend « fébriles les armateurs et les logisticiens », souligne Marc Chevallier, président de l’EPR.