Le trafic d’Haropa à fin septembre enregistre une progression de 5 %. Une performance dans le contexte économique actuel. Selon les dernières prévisions de l’OMC, le commerce international devrait augmenter de 2,5 %, soit près de trois points de moins que la moyenne des vingt dernières années. Au final, à fin septembre Haropa a gagné 5 % à 67,7 Mt. C’est dans les vracs solides et les marchandises diverses que cette hausse a été la plus visible. « Nous avons constaté une croissance de 32 % dans les trafics de vracs solides à 10,2 Mt, note Olivier Ferrand, directeur du développement. Les principaux flux de ce courant affichent des augmentations. Ainsi, les céréales connaissent un début de campagne encourageant. Sur les neuf premiers mois de l’année, elles progressent de 47 % à 5,4 Mt. Après une deuxième moitié de campagne 2012-2013 dynamique et malgré un mois de juillet atone, les exportations se sont amplifiées sur le mois d’août. Dans ce contexte, les exportations de céréales vers les pays de l’Afrique de l’Ouest ont repris, ainsi que les orges vers la Chine, la Jordanie et les Émirats arabes unis. Du côté des agrégats, la progression est de 8 % à 1,5 Mt. Une croissance qui tient non seulement à l’arrivée de roches massives depuis les pays scandinaves, mais aussi à l’exploitation de granulats marins pour les terminaux situés à Rouen. De plus, l’ouverture fin septembre d’un centre de transbordement à Limay pour les Carrières du Boulonnais vient compléter le réseau de plates-formes bimodales et trimodales sur la Seine et l’Oise. »
Autre secteur de satisfaction dans l’ensemble portuaire d’Haropa, les marchandises diverses affichent une performance en hausse de 7 % à 19,3 Mt pour les conteneurs. En EVP, la hausse est moindre, 5 % à 1,9 MEVP. Pour le directeur commercial et marketing d’Haropa, Hervé Cornède, cette performance est le fruit d’une offre de services logistiques adaptée à la demande des clients. Et prenant l’exemple de l’Asie, Hervé Cornède souligne que sur les terminaux havrais, deux services quittent chaque jour le port pour rejoindre l’Asie. « Nous avons 21 armements qui desservent la Chine depuis Le Havre avec un temps de transport compétitif, tant en import qu’à l’export. » Cette offre de service sur la Chine se décline sur toute l’Asie avec 247 ports asiatiques touchés depuis Le Havre. Cette offre sur l’Asie se retrouve sur les autres continents. Et à Rouen, port concentré sur les lignes nord/sud, le développement de relations avec l’Afrique de l’Ouest s’améliore de jour en jour. Ainsi, RMR Shipping a démarré une nouvelle liaison mensuelle sur cette destination. Bocs renforce sa ligne avec l’arrivée d’un quatrième navire dans les prochaines semaines. Sur le nord de l’Europe, Haropa a annoncé le renforcement de Finnlines, armement du groupe Grimaldi, vers les pays de la Baltique. Alors, quand demain l’alliance P3, regroupant Mærsk, MSC et CMA CGM, devra faire des choix de port en Europe du Nord, Haropa pourrait bien en tirer profit. « La question se pose actuellement dans les sièges des trois armements de savoir quel port toucher. À Haropa, les trois armements disposent d’intérêts sur Port 2000. Nous avons une offre qui est bien placée, mais nous n’en savons pas plus », continue Benoît Mélonio, directeur délégué d’Haropa.
54 % de hausse sur les transbordements
Autre élément positif dans ce courant des marchandises diverses, la hausse du transbordement. « Nous enregistrons une hausse de 54 % du nombre de conteneurs transbordés. C’est une stratégie pour les armements de combiner des trafics de transbordement avec des trafics destinés à l’hinterland », explique Hervé Cornède. « Nous y voyons le signe de la confiance revenue des armements dans le hub Haropa », continue Benoît Mélonio. Quand trafics des ports d’Europe du Nord peinent vers l’hinterland, Haropa gagne des parts de marché. Avec la hausse du transbordement, l’amorce d’un retour des ports de la vallée de Seine se confirme. Une reconquête qui va jusqu’aux trafics détournés vers Anvers. « En logistique, nos coûts portuaires, fonciers et de main-d’œuvre sont meilleurs. Nous commençons à récolter les fruits de notre engagement commercial. » Et cette affirmation se vérifie sur les trafics de vins et spiritueux. Depuis Le Havre, quelque 940 millions de bouteilles sont parties vers les marchés de toute la planète, ce qui le place dans les premiers ports du monde dans cette spécialité.
Si Le Havre enregistre de bonnes performances, elles ont toutefois été limitées. Les trafics de vracs liquides accusent en effet un repli de 1 % globalement, à 35,6 Mt. Une diminution qui tient surtout à la perte de trafics de produits raffinés. « Nous sommes dans l’ère de l’après-Petroplus. En trois ans, nous avons vu les trafics passer de 2,4 Mt à zéro », explique Olivier Ferrand qui voit aussi dans cette baisse les conséquences de l’arrêt technique de la raffinerie de Port Jérôme. Autre sujet épineux, le trafic automobile affiche une diminution de 11 %, qui reflète la situation économique de ce secteur en France. « Nous avons une offre logistique complète sur ce secteur que nous devons continuer à vendre. Nous sommes en train de travailler sur la filière des véhicules d’occasion, notamment sur l’Afrique. Il existe un véritable marché couplé avec la filière des véhicules hors d’usage. »
Cette présentation a également été l’occasion pour Haropa de présenter son projet Haropa 2030. Pendant deux semaines le document est laissé aux commentaires de tous. « À la suite de cette consultation, nous élaborerons notre projet final », a déclaré Benoît Mélonio.