Mis en service il y a un an dans un contexte difficile, le site n’a pas réussi à trouver son rythme de croisière. Les volumes atteignent seulement un dixième des objectifs. Le port en eaux profondes de Wilhelmshaven vient de souffler sa première bougie, mais ses responsables n’ont pas du tout le cœur à la fête. Et pour cause: depuis douze mois l’activité sur les quais tourne au ralenti, avec des trafics très en dessous des prévisions.
« Le port fantôme », comme l’a rebaptisé la presse allemande, accueille seulement deux navires par semaine. Au total, 63 000 EVP ont été manutentionnés en un an, soit un dixième des volumes espérés. On est donc encore très loin de la capacité de ce site qui a coûté un milliard d’euros et conçu pour transborder 2,7 MEVP annuels. Il faut dire que le port, planifié en plein boum du commerce mondial dans les années 1990, est finalement sorti de terre dans tout autre contexte: en pleine crise du transport maritime, difficile de trouver de nouveaux clients. « Entre 1990 et 2008, les ports ont enregistré des taux de croissance annuels de 9 %. Mais depuis la crise, on est tombé à 2 % », souligne le directeur opérationnel Mikkel Andersen.
Preuve des difficultés à exister face à Hambourg, Anvers ou Rotterdam, les responsables de Wilhelmshaven cherchent désormais à attirer des compagnies maritimes plus modestes, opérant des navires de taille moyenne et « qui pourraient décharger chez nous ne serait-ce qu’une centaine de conteneurs à chaque escale », détaille Olaf Lies, le ministre de l’Économie du land de Basse Saxe qui a cofinancé le projet. Un comble pour ce port qui se targuait justement d’être le seul outre-Rhin capable d’accueillir les porte-conteneurs géants.
