Lors d’une réunion de l’Ecobank à Londres, les participants ont souligné le rôle grandissant du port de Lamu qui pourrait supplanter celui de Mombasa dans les prochaines années. Cette opinion a été développée par le responsable des matières premières à Ecobank, Edward George, lors d’un congrès à Nairobi sur les flux intrarégionaux. Le développement du port de Lamu pourrait intervenir dès lors que le corridor vers le sud Soudan et l’Éthiopie ouvrirait. Un corridor qui pourrait aller jusqu’à prendre des trafics à la frontière orientale du Gabon. Ce corridor, appelé Lapsset, comprend la construction d’un quai de 6 km à Lamu, une ligne de chemin de fer de 1 720 km, 1 300 km de pipeline, des aéroports, des autoroutes et une raffinerie pour traiter le pétrole et les produits pétroliers depuis le Kenya, l’Ouganda, le sud Soudan et l’Éthiopie. Selon Edward George, quelque 160 Md$ pourraient être investis dans l’entreposage, les raffineries sur les dix prochaines années. Des investissements qui pourraient porter ce corridor à un niveau supérieur à celui développé depuis Mombasa, selon le responsable d’Ecobank.
Pour le responsable d’Ecobank, les régions doivent travailler davantage sur les trafics intrarégionaux que les trafics internationaux. En cela, les corridors intérieurs prennent toute leur importance. Actuellement, le corridor partant de Mombasa et desservant six pays demeure le plus important de la région. Il existe un autre corridor au départ de Dar es Salaam et un troisième plus au sud partant de Durban. L’Union africaine avec la Banque africaine de développement participe au financement de ces corridors pour ouvrir l’intrarégional en Afrique. Cette institution a notamment financé des sections comme la route entre Le Caire et Johannesbourg, qui comprend la section entre Mombasa, Lamu et l’Éthiopie ou la section entre Arusha et la rivière Ati, une portion de route de 240 km entre le Kenya et la Tanzanie.