Sucre Océane défend ses silos

Avec l’arrivée d’Areva et sa filière de l’éolien offshore au Havre, le paysage portuaire se métamorphose. L’implantation des usines va grignoter les espaces. C’est dans ce contexte que Sucre Océane, une entreprise codétenue par Euroports et la SHGT, se bat depuis plusieurs mois pour défendre ses trois silos à sucre. La société craint en effet que le périmètre d’Areva, qui se situe quai Joannès Couvert et aux alentours, ne vienne effacer purement et simplement les silos. Une crainte qui a été confirmée à la vue de certains plans. Si aucune décision n’est prise à l’heure actuelle, des négociations sont en cours entre Sucre Océane et le Grand port maritime du Havre. « Nous avons alerté la place havraise. Si nous avions pu nous délocaliser, nous l’aurions fait. Mais construire un nouveau silo, c’est 30 M€. Ce n’est pas envisageable. Si les silos disparaissent, c’est une entreprise qui ferme avec une vingtaine de salariés. C’est aussi la filière sucrière qui disparaît sur le port du Havre au bénéfice de concurrents comme le port d’Anvers », explique Guillaume Blanchard, le directeur général de la SHGT. Les silos qui ont été construits en 1986 ont une capacité de trois fois 15 000 t. « Nous exportons de 50 000 t à 90 000 t de sucre par an en vrac, en big bag ou par conteneurs. 90 000 t, c’est 5 000 conteneurs pour le port du Havre. » Parmi les clients de Sucre Ocèane, on retrouve Saint Louis Sucre, le numéro un mondial, ou encore Tereos (Beghin Say). Et les perspectives d’avenir sont bonnes. À partir de 2017 en effet, les quotas devraient être supprimés accompagné d’une libéralisation des prix. Les professionnels de la filière s’attendent donc à une croissance du marché.