Cet été, chargé de 38 500 t de graines de colza, le Dubaï-Faith a lourdement percuté le quai 6e Sud du port de Brest. Tapant au droit d’une grue et tout près de la jointure entre deux dalles principales, le navire a occasionné d’importants dégâts: poutre d’accostage du quai implosée, béton pulvérisé, poutrelles d’acier de soutien sectionnées, trémies de convoyage endommagées, trois pieux de soutènement gravement fragilisés, déraillement et cassure de trois des quatre jambes de la grue FCB5, réseaux d’électricité et d’eau à refaire… Selon les responsables de la Région et de la CCI, la facture va se monter à plusieurs millions d’euros.
Poumon des activités portuaires brestoises, ce quai dédié aux matières premières agricoles est occupé 15 à 20 jours par mois et accueille le tiers des trafics brestois. Si une défaillance technique est évoquée (le moteur n’aurait pas pris ses tours quand le navire a battu arrière), l’enquête en cours déterminera avec précision les raisons de la mauvaise manœuvre d’accostage. « Le plus important pour nous, c’est que le port soit au plus vite pleinement opérationnel », explique Raoul Laurent, directeur des équipements portuaires de la CCI.
Le dispositif d’urgence mis en place par les responsables portuaires (le Dubaï-Faith en a d’ailleurs bénéficié) ne s’applique en effet qu’aux caboteurs et aux navires Handymax qui, depuis août, utilisent le 6e minéralier et des grues mobiles. Or, un Panamax est attendu fin septembre. « Les aménagements techniques prévus permettront de l’accueillir, affirme Jean-Paul Lequéré, chef du service ingénierie à la Région. Et les travaux restant à réaliser se feront en conservant l’activité portuaire dans son ensemble. » Mais ils seront évidemment plus longs et plus chers.