Les ministères des Transports et de l’Environnement, saisis par les Vénitiens, doivent trancher prochainement sur la question du passage des grands navires dans le canal de la Giudecca.
Un numerus clausus pour réduire le taux de passage des grands navires dans la lagune de Venise? C’est ce que propose le ministre de l’Environnement, Andrea Orlando. L’an dernier, 661 navires géants ont traversé la lagune contre 629 en 2010. Et durant le premier semestre 2013, le transit a augmenté de 7 %. Une situation intolérable pour les Vénitiens qui soulignent les risques liés au passage des grands navires à quelques mètres de la place Saint-Marc.
Dans un document envoyé au ministère des Transports, le comité « Non aux grands navires » réclame la pleine application de la directive interdisant aux géants de plus de 500 t de s’approcher à deux milles des confins des zones habitées et de parcs marins protégés. Dans son cahier de doléances, le comité évoque aussi le problème des pétroliers. « La construction d’un port offshore pour les pétroliers ne peut plus attendre. En cas d’accident, les répercutions sur l’environnement, la cité et la lagune sont incalculables », déclarent les membres du comité.
Reste que le coût des travaux est estimé à la louche à 1,5 Md€. Une dépense difficile en cas de disette. D’ici la fin du mois, les ministères des Transports et de l’Environnement devront trancher sur les différentes solutions proposées par les armateurs et le comité « Non aux grands navires ». À savoir, la construction d’un canal alternatif ou un port situé en dehors de la lagune. Deux solutions sur le long terme qui ne règlent pas le problème dans l’immédiat. Du coup, l’hypothèse d’un numerus clausus pourrait passer.