Dans le classement des ports du monde, réalisé avec notre partenaire Isemar, les premières places bougent peu. Ningbo, Shanghaï, Singapour, Tianjin conservent leur place. Seul Rotterdam a réussi à gagner une place pour rejoindre le quinté de tête et supplanter au cinquième rang le port de Guangzhou. Un effet mathématique, puisque Rotterdam a enregistré une croissance de 1,9 % quand Guangzhou perd 1,9 %.
Autre phénomène constaté, la réduction de l’écart entre le premier et le second port. En 2011, la différence entre Ningbo et Shanghaï s’est élevée à 60 Mt, en 2012, elle n’est que de 50 Mt. Une différence qui n’est pas négligeable, elle représente le trafic total du port roumain de Constanta en 2012.
Dans leur grande majorité, les 100 premiers ports du monde affichent une hausse de leur trafic. Des exceptions existent à l’image de Guangzhou, Hong Kong, Qinhuangdao, Huzhou et même Anvers qui perdent entre 1 % et 8,8 %. Les pertes de trafic se retrouvent principalement sur le continent asiatique. Un phénomène à contre-courant puisque tous les analystes voient dans la Chine et les pays émergents de ce continent le moteur de l’économie mondiale. L’explication la plus plausible de cette tendance est surtout à trouver dans le ralentissement de l’économie asiatique et notamment chinoise. Alors que l’empire du Milieu a enregistré des taux de croissance économique à deux chiffres, le gouvernement de Pékin a décidé de freiner l’inflation. La croissance ne devrait être que de 7,5 % en 2013, et elle a été d’à peine 10 % en 2012. Dans ce contexte, les ports ont été les premiers à sentir les répercussions de cette politique. En outre, la faible demande des pays d’Europe de l’Ouest et des États-Unis ralentit aussi les exportations chinoises.
Il ressort de ces tableaux que les 52 premiers ports du monde affichent un trafic global de plus de 100 Mt, devenant ainsi la norme plancher pour être un port à dimension mondiale. Dans cette première partie de tableau, la plus forte progression revient au port australien de Hedland. Premier port mondial d’exportation de minerais et de charbon, le port australien profite encore de la forte demande en matières premières pour les industries asiatiques. S’il a progressé de 24 % en 2012, ce port est toutefois assujetti aux conditions climatiques et à ses installations. Il souffre régulièrement d’une baisse de sa productivité lors d’incidents climatiques à l’intérieur du pays, comme cela fut le cas en 2011 lors des inondations de l’Australie, ou encore de congestion portuaire lorsque la demande en minerai se concentre sur une période courte. Les ports spécialisés dans les exportations de minerais restent d’ailleurs concentrés soit en Australie soit au Brésil. Les ports d’importation, notamment en Chine, ne délivrent pas de résultats précis sur leurs entrées de minerais ou de charbon pour entrer dans ce classement.
Dans les vracs liquides, le classement met en lumière les principaux importateurs. Les exportations de pétrole brut, notamment dans le golfe Persique, n’apparaissent pas dans ce classement en raison de l’indisponibilité, à l’heure actuelle, de statistiques sur ce trafic.
Une place mineure pour l’Europe
Enfin, les ports français apparaissent aussi dans ce classement. Marseille a perdu quelques places en raison de la diminution de plus de 2 % de son trafic. Il se retrouve à la 66e place mondiale, et Le Havre, à la 92e place, défend sa position. Deux ports dominés par les trafics pétroliers mais qui continuent de se diversifier sur les marchandises conventionnelles.
Le classement des 100 premiers ports du monde donne une place mineure à l’Europe. Si Rotterdam entre dans le quinté de tête il faut ensuite attendre la 29e place pour y voir Anvers, la 42e position pour Hambourg, la 49e pour Novorossiysk et la 60e pour Amsterdam. Vient ensuite Marseille et, plus en dessous, Le Havre.
Le premier port africain est Richards Bay avec 90 Mt. Il se situe à la 61e place mondiale, juste devant Marseille.
Certains ports du monde n’ont pas encore publié leurs statistiques finales pour l’année 2012, soit parce que l’année fiscale s’est terminée récemment, soit parce que leurs chiffres sont encore à confirmer. Entrent dans cette catégorie des ports absents certains établissements japonais, américains, et les ports anglais dont la publication définitive des chiffres interviendra dans le courant du mois d’octobre.
L’ensemble de notre base, comprenant plus de 600 ports, est disponible sur notre site internet: http://