En juillet, la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) a publié un rapport intitulé Analyse et évaluation des tendances structurelles sur le marché de la navigation intérieure. Ce document étudie les tendances de l’évolution de la prestation de transport de la navigation intérieure en Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas. Ces quatre pays sont ceux dotés des voies d’eau les plus importantes d’Europe occidentale. Le constat positif de cette analyse est une hausse de la prestation de transport de la navigation intérieure depuis le début des années 1990 en Belgique, en France et aux Pays-Bas (voir tableau). L’évolution en Belgique montre que la part modale de la voie d’eau a entamé une croissance grâce à des « programmes de soutien de la politique du transport qui incitent les entreprises à développer les échanges de marchandises par la voie d’eau », souligne la CCNR. Le constat négatif de l’étude est une diminution de la prestation de transport de la navigation intérieure en Allemagne. La principale raison de ce recul est « une participation insuffisante de la navigation intérieure au transport de conteneurs », explique le rapport de la CCNR. Le secteur fluvial européen ne parvient donc pas encore à tirer profit de la conteneurisation de la navigation maritime et de son essor quasi continu depuis 1960, relèvent les auteurs du rapport. La navigation intérieure a tout de même enregistré des progrès, selon la CCNR. Sur le Rhin, « la navigation conteneurs a progressé d’environ 90 % entre 1990 et 2000, puis dans les mêmes proportions au cours de la décennie suivante pour atteindre 2 MEVP en 2011 ». Toutefois, il reste des freins à lever pour permettre à la navigation intérieure de gagner des parts dans le transport de conteneurs vers l’hinterland au départ des ports maritimes des quatre pays concernés par l’étude.
Améliorer le transbordement
Le principal obstacle est « la prise en charge des bateaux de la navigation intérieure dans les ports maritimes » qui apparaît largement déficiente. Cette situation est largement liée à un équipement de transbordement dans les terminaux maritimes inadaptés aux bateaux de la navigation intérieure. Il en résulte de longs temps d’attente et des coûts de transbordement accrus « qui détériorent la position concurrentielle de la navigation intérieure ». Certains ports maritimes, comme Rotterdam et Anvers, ont toutefois récemment introduit des innovations pour remédier à ces difficultés. Il s’agit en particulier d’une amélioration de la coordination entre les capacités des terminaux et les processus de chargement et de déchargement de bateaux-conteneurs de la navigation intérieure en tenant en compte des délais et des capacités. « Si ces évolutions sont couronnées de succès, il pourrait en résulter un bond en avant pour la compétitivité et l’intégration de la navigation intérieure dans le transport de conteneurs et les chaînes logistiques ».