Un grand terminal à conteneurs pouvant accueillir des navires de 18 000 EVP, des porte-conteneurs géants. Voilà le projet concernant le port de Civitavecchia qui vient d’être dévoilé par Pasqualino Monti, président de l’autorité portuaire du site. La nouvelle structure, équipée de zones de manœuvres et d’un entre-terre avec 5 Mm2 de zones rétro-portuaires, n’aura aucun équivalent dans les autres ports italiens. Elle représente, pour les autorités de Civitavecchia, « le pivot sur lequel sera construite une plate-forme logistique du Latium pour attirer les acteurs importants du secteur de la productivité et produire en rebond de l’emploi ».
Emploi, le mot magique en Italie qui fait rêver les investisseurs alors que le taux de chômage frôle actuellement la barre des 12,8 % au niveau national, un chiffre record depuis 1992 avec des pointes de 32 % notamment au niveau des jeunes dans certaines régions de la Botte. Pour souligner la nécessité des retombées de ce projet, les autorités portuaires de Civitavecchia, chiffres en main, dressent un bilan du site. Par rapport à 2010, le trafic a augmenté de 20 % malgré la crise qui frappe le secteur de plein fouet. L’emploi a bondi de 16 % grâce aux investissements ciblés déjà effectués, et les bénéfices ont augmenté. Un état des lieux positif qui a poussé les autorités à insérer dans leur projet la construction d’un espace pour les grands yachts et un aquarium.
Pour l’heure, l’idée de Pasqualino Monti a déjà séduit deux des plus grands groupes de transport et de logistique, Contship Italia, qui gère les sites importants comme La Spezia, Gioia Tauro et Ravenne et le groupe Gavio spécialisé dans les autoroutes, les ports, le transport sur rail et la logistique intégrée. Coté coûts, en revanche, le patron de l’autorité portuaire est très discret. Pas un chiffre, pas une estimation, rien. Faut-il par conséquent en déduire que le montant de l’opération est à la hauteur de son projet, c’est-à-dire pharaonique? En période de crise, a peut-être estimé Pasqualino Monti, mieux vaut ne pas faire fuir les investisseurs potentiels avant d’être sûr de leur soutient.