« La cohésion entre tous les acteurs du port est totale. Cela n’arrive pas si souvent », fait remarquer Pascal Pontac, le secrétaire général des salariés CGT du port. L’insuffisante prise en compte de la situation économique des entreprises et du port lui-même dans l’établissement du plan de prévention des risques technologiques (PPRT) autour des sites industriels dangereux de l’estuaire de la Loire suscite une inquiétude générale dans le port de Nantes-Saint-Nazaire. La prochaine réunion générale avec les services de l’État, programmée pour le 26 juin, est attendue dans une certaine nervosité. Lors de son assemblée générale du 12 juin, l’Union maritime Nantes Port, réunissant les entreprises portuaires, a donné l’alerte. « Si cela continue comme cela, nous allons avoir un vrai problème maritime à Montoir et nous trouver dans l’impossibilité de maintenir notre économie portuaire », explique Charles Génibrel, son nouveau président. En cause, non seulement le montant des frais imposés aux sites dangereux – plusieurs dizaines de millions d’euros –, selon Bruno Hug de Larauze, le président de la Chambre de commerce et d’industrie, mais, au-delà, les conditions d’exploitation des entreprises compte tenu des déménagements imposés de certains services et réduction de présence des personnels à l’abord des sites dangereux. Ceux-ci sont au nombre de quatre: à Donges, la raffinerie Total (mais il s’agit là surtout de protéger des habitations), à Montoir, le terminal méthanier Elengy, le fabricant d’engrais Yara et le logisticien Idea services. Dans leurs alentours, une quinzaine d’entreprises doivent se protéger. Une douzaine d’entre elles sont priées de déménager certaines de leurs activités. Le port lui-même est handicapé par les mesures projetées: 150 ha sur les 750 ha qu’il possède deviennent inutilisables. « Dans la période économique très chahutée que nous connaissons, il faut faire très attention. Il faut préserver les outils mutualisés des terminaux qui pourraient être mis à mal par la disparition ne serait-ce que d’un ou deux acteurs sur place. Il faut aussi que nous conservions des espaces pour que le port se développe », explique Jean-Pierre Chalus, le président du directoire. Une prise en considération spécifique des contraintes économiques dans 15 lieux industriels particuliers en France, dont le port de Nantes-Saint-Nazaire, doit bientôt être annoncée par le ministère de l’Écologie et du Développement durable. C’est le prochain rendez-vous crucial. En tout état de cause, le PPRT doit être arrêté pour le 1er janvier prochain.
Ports
Inquiétude générale face au plan de prévention des risques technologiques
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