Pour Charles Génibrel, président de l’Union maritime Nantes ports (UMNP), « la hausse des tarifs, supérieure au taux de l’inflation, a détérioré notre compétitivité. On comprend bien que les recettes du port se sont contractées, qu’il a désormais recours à l’emprunt pour investir. La chute du trafic du gaz a impacté tout le monde, l’autorité portuaire comme le lamanage, et le remorquage. Mais les hausses des taxes sur la marchandise, des droits de port navire et des recettes domaniales, ça n’attire pas le trafic. Au contraire. En cette période, une hausse de tarifs, c’est difficile à “vendre” ». Trafic stratégique, le flux de conteneurs peut basculer à tout moment au Havre, « ce qui arrive à chaque fois que Montoir n’est pas opérationnel ». Il rappelle que les prestataires portuaires privés sont soumis à des contractions de leurs marges, suite aux fortes demandes de leurs clients d’efforts sur les prix. « Nos lamaneurs sont fiables, compétents, responsables, mais on ne peut pas absorber une hausse de 20 % des tarifs. Dans cette période à resserrer les boulons, chacun ne peut pas garder son petit confort. »
« Les 20 %, c’est sur deux ans, ça c’est fait avec l’accord des clients, et on n’est pas plus chers que les autres ports, réagit Jean-Luc Desmars, de la société de lamanage Huchet-Desmars. Malgré la perte du trafic méthanier, il nous faut garder l’effectif, le matériel. Le sujet est sensible, mais on est le seul Grand port maritime qui fait lui-même du lamanage, à Saint-Nazaire, alors que nous avons un agrément pour amarrer des navires dans tout l’estuaire. »
Autre volet du chapitre compétitivité, plus sensible, la question des effectifs du port. « Après la réforme, l’effectif est à un demi-millier. On ne peut pas faire mieux? Mais gentiment, sereinement, sans jeter les gens à la rue. En tous cas, on ne peut pas s’interdire d’y penser sérieusement. »