Logistique: le Brésil doit revoir sa copie

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Une toute récente étude de la Fédération des industries de l’État de São Paulo (FIESP) dresse un piètre bilan des infrastructures et de la logistique au Brésil. Selon ce document, le pays devrait tripler les indices de développement de ses infrastructures de transport afin de rivaliser avec ses concurrents internationaux les plus performants. L’étude indique par exemple que le principal maillage logistique du pays, à savoir le réseau routier, affiche une moyenne de 2,5 km pour 10 000 habitants. Or, ce chiffre est « inférieur de 43 % à la référence internationale d’excellence » qui atteint les 4,8 km pour 10 000 habitants.

Le fret routier coûte au Brésil 51,75 US$ pour 1 000 t/km, dépassant de 270 % la moyenne d’excellence mondiale estimée à 14 US$. « Les investissements réalisés durant les douze dernières années dans le secteur des transports sont bien en dessous du nécessaire, commente le président de la FIESP, Paulo Skaf. Il manque une planification, une stratégie, du sérieux et le courage nécessaire pour faire en sorte que les projets voient le jour. Ce qui manque encore, c’est une gestion efficace. Beaucoup d’investissements se révèlent beaucoup plus onéreux que ce qu’ils devraient coûter. » Une façon de critiquer le Programme d’accélération de la croissance lancé par la présidence dès 2007? Cet ambitieux programme de grands travaux d’infrastructures, qui devait notamment investir 535 Md$ entre 2011 et 2014 (année de l’organisation de la Coupe du monde de football), déçoit en effet nombre d’observateurs. Un pourcentage élevé d’investissements projetés par le PAC 1 (2007-2010) qui ne sont toujours pas arrivés à terme…

Augmenter la capacité des infrastructures

Le président de la FIESP salue néanmoins la direction empruntée par le gouvernement ces derniers mois, et ses tentatives pour réformer l’ensemble, notamment le système de concessions. Il n’empêche: entre les intentions et la réalité, c’est encore le grand écart. « Le chemin sera long à parcourir », admet Paulo Skaf. À titre d’exemple, le Brésil est plutôt bien desservi par son maillage d’aéroports, mais leur capacité est basse: tandis que les meilleurs aéroports mondiaux affichent 88 atterrissages et décollages à l’heure, les aéroports locaux peinent avec une maigre moyenne de 38 et enregistrent un temps de libération des marchandises dans les terminaux de 3 200 minutes (contre 324 minutes dans les aéroports internationaux de référence).

Le développement des voies ferrées brésiliennes est à 93 % en dessous des chiffres internationaux idéaux, et le fret ferroviaire est quasiment 16 fois plus coûteux que la référence internationale.

Concernant les voies d’eau, la capacité nationale correspond à 21 % seulement de la référence internationale la plus élevée.

Du côté portuaire, le coût pour transporter un conteneur jusqu’à son port d’embarquement s’élèverait à environ 1 800 US$ en moyenne, tandis que la moyenne d’excellence est de 621 US$. Et ce coût logistique devrait sans doute encore être plombé cette année en raison de récoltes records qui ont créé des embouteillages et des temps d’attente sans précédent autour des ports brésiliens. « Aujourd’hui, dans de nombreux ports, les fonctionnaires arrêtent de travailler à 17 heures, alors que les marchandises s’accumulent et attendent. Une des mesures les plus urgentes est donc de mettre en place le débarquement des marchandises 24 heures sur 24 », martèle Paulo Skaf. Souhait exaucé. Le ministre des Ports, Leônidas Cristino, vient d’annoncer que ce premier semestre, huit ports (Santos, Rio de Janeiro, Vitória, Suape, Paranaguá, Rio Grande, Itajaí et Fortaleza) rejoindront le programme « 24 Horas ».

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