L’actuel président de la Chambre de commerce et d’industrie du Havre, et tout nouveau président du conseil de surveillance du Grand port maritime du Havre (GPMH), a récemment livré sa vision de l’Axe Seine. Pour le responsable, il faut inventer de nouvelles voies de développement à l’heure où la croissance est en panne, où la concurrence internationale se fait de plus en plus forte. Mais quelles sont les pistes à privilégier? « Peut-être simplement en changeant d’échelle de réflexion et en inventant de nouveaux espaces qui s’affranchissent des frontières administratives ou des antagonismes qui n’ont plus lieu d’être pour se concentrer sur des objectifs et des intérêts à partager. Cessons d’opposer Paris et la province, ne regardons plus la Seine comme une ligne de démarcation qui divise la Normandie en deux, l’une haute, l’autre basse, dépassons ces poncifs archaïques qui opposent deux visions caricaturales de la Seine, envisagée tantôt comme un écosystème naturel à préserver, tantôt comme un fleuve à sacrifier à l’industrie », estime-t-il.
Pour Vianney de Chalus, la vallée de la Seine est un formidable atout pour structurer un nouveau territoire économique. « Tout l’enjeu de l’Axe Seine, en reliant Paris à la mer, est non seulement de donner à la capitale une ouverture sur le commerce mondial, mais aussi de rapprocher la Normandie du plus important bassin de production et de consommation en France et en Europe. 90 % des marchandises produites et consommées sont transportées par navire, et la Manche est la mer la plus fréquentée au monde. La vocation maritime de la Normandie doit permettre à la Région, mais aussi à tout l’Axe Seine de pouvoir tirer profit de la croissance mondiale. » Pour le président du conseil de surveillance, Paris, qui doit s’approvisionner sur les nouveaux marchés mondiaux, se fournir en énergie, traiter et recycler ses déchets, assurer son fret, ne pourra rejoindre les grandes métropoles européennes et mondiales que si elle se tourne vers la mer. Le responsable souligne les atouts de la région. Avec 120 000 emplois répartis sur 2 740 établissements, la vallée de la Seine est ainsi le premier territoire aéronautique de France devant Toulouse. « L’Axe Seine, c’est 15 millions d’habitants, soit 23 % de la population française, 700 000 entreprises qui représentent 4,5 millions d’emplois, un emploi industriel sur cinq en France, 128 Mt de trafics maritimes et fluviaux, 14 000 ha de réserves foncières. »