C’est exceptionnellement à Brest que le 16 mai, Pierrick Massiot, président de la Région Bretagne, a réuni l’exécutif du Conseil régional, composé de ses 15 vice-présidents et de ses 12 présidents de commission. Une façon de réaffirmer l’implication de la Région dans plusieurs dossiers brestois, au premier desquels le projet de développement du port de commerce dont elle est propriétaire. Ce projet vise deux grands objectifs: augmenter le trafic commercial du port grâce à une accessibilité renforcée et accueillir, sur 36 ha de polder, des nouvelles activités EMR, et en particulier l’éolien offshore et l’hydrolien. Et ils sont complémentaires car les boues draguées pour creuser les souilles du port de commerce serviront à l’aménagement du polder. À ceux qui font valoir que ces travaux peuvent être prématurés face à des décisions qui n’ont pas encore été prises de manière officielle, le président de la Région a rétorqué que c’était « l’histoire de la poule et de l’œuf ». Après tout, Brest n’a pas attendu que des armements de porte-conteneurs viennent frapper à sa porte pour créer son terminal multimodal. Brest l’a fait et les armements sont venus ensuite, car les infrastructures existaient.
Si, pour ces gros travaux portuaires brestois, l’investissement initial a été de 134 M€, il est aujourd’hui estimé entre 170 M€ et 180 M€. « Ce sont souvent les aléas de ce type de gros chantiers », a sobrement commenté le maire de Brest, François Cuillandre. Ces travaux concernent directement le Syndicat mixte pour le développement de Brest-Iroise (SMBI) qui, créé en 1971 pour la construction des grandes formes de radoub brestoises, est composé de quatre membres: Région Bretagne, département du Finistère, CCI de Brest et Brest métropole océane (la communauté urbaine). « L’État ayant lâché la propriété concédante pour la transférer à la Région, le SMBI devra être modifié pour trouver un nouveau mode de gouvernance », ont révélé les protagonistes. « La réflexion est d’ores et déjà en cours et les quatre membres du Syndicat mixte sont sur la même longueur d’ondes », a renchéri un responsable. C’est en effet le SMBI qui portera le financement de l’aménagement et de l’industrialisation du polder.