De l’autre côté des Alpes, les activités portuaires de la péninsule sont prises entre le marteau de la crise économique et financière et l’enclume de l’instabilité politique.
La mise en retraite gouvernementale anticipée de Silvio Berlusconi et la nomination d’un exécutif de technocrates chargés de faire le ménage dans les comptes de la péninsule ont bloqué la réforme des ports. Le dispositif a pourtant été adopté par le Sénat sous le gouvernement Berlusconi au terme de plusieurs années de débat. Mais les députés de l’Assemblée nationale, trop pris par la remise en ordre des comptes publics, n’ont pas eu le temps d’approuver la réforme qui prévoyait la remise à plat du rôle des autorités portuaires. Et aussi, le déblocage d’investissements ponctuels pour favoriser la compétitivité du secteur. Enfin, la simplification et la rationalisation des procédures concernant les plans régulateurs, les concessions accordées aux privés, la vente d’infrastructures publiques.
Du coup, l’année 2012 ne fera pas partie des bons « millésimes ». Par rapport à l’année précédente, le volume du trafic des conteneurs a chuté de 5 % au niveau national. Au Nord, le volume de trafic du port de Ravenne, fournisseur officiel en matières premières de toute la région industrielle, à l’est de l’Emilie-Romagne, a baissé de 10 %. Le transport de matériaux ferreux destiné à la production d’acier a chuté de 26 % l’an dernier. Le scénario est identique à Venise (− 6,5 %), La Spezia (− 4,6 %) et Livourne qui enregistre une baisse de 7,6 % au niveau général et de 13 % en ce qui concerne les conteneurs.
Du côté de Trieste, en revanche, la situation est moins dramatique, le volume de transport ayant augmenté de 44 % durant les deux dernières années. Comme à Gênes, dont le volume de transport a enregistré une hausse de 12,3 %.
Au sud de la Botte, c’est la morosité: Tarente s’est effondré (− 42,1 % par rapport à 2011) tandis que Naples a enregistré un trafic équivalent à 546 000 EVP.