Necotrans a connu une année 2012 difficile, « moins bonne qu’en 2011 mais nous ne perdons pas d’argent », ajoute Grégory Quérel, président du directoire de Necotrans. En 2012, la société a perdu sa licence de manutentionnaire sur le port de Lomé, au Togo. Aujourd’hui, le groupe est présent dans la manutention de conteneurs au travers de participations minoritaires dans des sociétés en charge d’exploitation de terminaux comme au Bénin, au Cameroun et au Gabon. « La manutention de conteneurs n’a jamais été notre activité majeure », souligne Grégory Quérel. Le groupe se revendique avant tout comme une société de commissionnaire en transport depuis son origine avec une division manutention. Pour revenir à ses fondamentaux, la société a pris le virage de la logistique spécialisée. « Voilà bien une décennie que ce virage a été pris. Il est plus visible depuis les trois dernières années. » Le constat de Necotrans repose sur la réalité du marché africain. Les grandes places portuaires ont été attribuées et il sera difficile d’occuper une position forte sur ce marché de la manutention conteneurisée. L’objectif de la société est de s’imposer sur le conventionnel et la spécialisation. Necotrans occupe déjà une place dans des ports avec un trafic de conventionnel, comme par exemple à Luanda, à côté du terminal à conteneurs, ou encore à Lomé. En outre, le groupe vise à prendre des parts de marché dans la logistique spécialisée en intégrant la plus grande partie de la chaîne pour le client. Les clients se comptent parmi les grands groupes de l’exploitation de matières premières, soit dans le pétrole, soit dans les vracs solides. « Il ne s’agit pas de passer sur une autre spécialisation, mais plutôt d’avoir une compétence globale qui réponde aux attentes de nos clients dont les projets ne sont pas forcément sur du conteneur. » Ainsi, en matière de logistique pétrolière, le groupe dispose de quais « privés » sur lesquels il opère ses propres grues. Un dispositif qu’il a décliné dans le port de Pointe Noire et de Douala.
De nouveaux horizons
En prenant des positions sur le marché de la logistique pour les grands groupes miniers et pétroliers et sur le conventionnel, Necotrans a vu s’ouvrir de nouveaux horizons. Aujourd’hui principalement présent sur la partie occidentale du continent africain, Necotrans regarde ce qu’il se passe sur l’autre rive. En Afrique de l’Est, la logistique minière et pétrolière bat son plein dans des pays comme le Kenya, le Mozambique ou encore la Tanzanie. « Nous regardons toutes les opportunités localement pour développer notre savoir-faire », continue Grégory Quérel.
En se développant sur la logistique globale pour les secteurs de niche, Necotrans envisage-t-elle d’intégrer dans sa palette de prestations une dimension ferroviaire? La question est encore prématurée, à en croire le président du directoire. « En Afrique de l’Ouest, tout est à faire, estime Grégory Quérel. Dans des pays comme le Sénégal ou le Mali, tout doit être remis à plat. Il faut s’engager sur des programmes longs pour investir dans l’infrastructure. » Le sujet n’est pas tabou, mais, pour devenir rentables, ces opérations ferroviaires doivent avant tout être suffisantes en termes de volume. Et pour cela, il faut disposer d’infrastructures. « Il faut envisager un programme d’infrastructures ambitieux sur 30 ou 40 ans, et contracter avec des acteurs locaux dans des partenariats publics/privés. »
Aujourd’hui largement présent en Afrique de l’Ouest au travers de ses différentes activités, Necotrans envisage pour demain de s’implanter sur la rive Est du continent, voire, pour après-demain, sur d’autres continents. « Au Brésil, la logistique pétrolière prend de l’importance. Nous avons un partenaire local avec qui nous examinons l’évolution de la situation, mais tout cela sans précipitation. »