Les routiers à nouveau mécontents

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Le sujet est revenu sur le devant de la scène tout récemment. Les temps d’attente sur certains terminaux portuaires, notamment à Port 2000 au Havre, soulèvent la grogne des chauffeurs routiers. Le groupement routier des activités portuaires (Grap) vient à nouveau de tirer la sonnette d’alarme sur ce thème, et ce, malgré le système de prise de rendez-vous mis en place au Havre depuis 2001. Ce système de planification permet depuis plusieurs mois de prendre rendez-vous en s’inscrivant via Internet sur une tranche horaire précise. Si la profession, d’une manière générale, semble saluer cette initiative, le Grap dénonce des dysfonctionnements récents sur le terminal Porte Océane (TPO) à Port 2000, des temps d’attente qui sont allés jusqu’à quatre heures, toujours selon le Grap. Le groupement réclame qu’un accord soit trouvé rapidement pour mettre en place un système de rendez-vous similaire à celui qui fonctionne actuellement sur le Terminal de France à Port 2000. Le Grap souhaiterait que les temps d’attente ne dépassent pas une heure. Pour Pierre, un chauffeur routier habitué à Port 2000, la situation n’est pas tolérable. « Nous n’avons ni WC, ni point d’eau. Une camionnette qui distribuait des sandwichs nous a même été supprimée. Nous sommes parqués sur différents parkings. La priorité est donnée aux navires. En nous laissant attendre comme ça, on sent un manque de considération envers nous sur les terminaux. Un jour, j’ai même dû attendre douze heures avant de prendre livraison d’un conteneur. Beaucoup d’entreprises de transports routiers sont en difficulté ou mettent la clef sous la porte aujourd’hui, car les délais de livraison pour les clients ne sont pas tenus », témoigne-t-il. Même son de cloche pour cette entreprise qui a souhaité garder l’anonymat. « Malgré le système de prise de rendez-vous, les temps d’attente peuvent aller jusqu’à deux heures et même plus. Les manutentionnaires donnent la priorité aux navires car les armateurs ont cette possibilité de facturer les heures d’escale supplémentaire. Sur quinze cavaliers, douze sont pour les navires en escale. Nous, nous n’avons pas cette possibilité de facturer nos temps d’attente », explique le dirigeant.

Pour cette autre entreprise, ce genre de problème ne se pose pas sur les autres terminaux du Havre car il y a « moins de trafic », précise le responsable de cette société qui gère une flotte de 25 poids lourds. « Le système de prise de rendez-vous est une bonne chose mais il faut également que les transitaires jouent le jeu, que les documents dont nous avons besoin soient prêts. » Pour lui, c’est aussi sur le terminal TNMSC à Port 2000 que le problème se pose. Au Grand port maritime du Havre (GPMH), Hervé Cornède, le directeur commercial et marketing, explique que le trafic poids lourds sur le port du Havre représente de 10 000 à 12 000 unités par jour. Il indique que des efforts ont été faits pour les conditions d’accueil des chauffeurs routiers, comme par exemple la distribution de bouteilles d’eau pendant la saison d’été. Coté manutentionnaires, Jean Beckaert, le p.-d.g. de Terminaux de Normandie (TN), rappelle que ces phénomènes ne sont pas constants. La généralisation du plan de rendez-vous sur l’ensemble des terminaux serait une bonne chose. Il résume également la situation en une phrase: « C’est comme chez le médecin, soit on prend rendez-vous, soit on fait la queue… »

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