L’activité tourne au ralenti dans le seul port en eaux profondes d’Allemagne, mis en service il y a six mois.
Inauguré dans un contexte économique difficile, le port en eaux profondes de Wilhelmshaven s’attendait certes à des débuts difficiles. Mais pas à un tel marasme. Sur les quais quasiment déserts, l’activité tourne au ralenti: en moyenne, seuls deux navires par semaine viennent y décharger des marchandises. Malgré les rabais promis aux armateurs et son offre unique en Allemagne – Wilhelmshaven est le seul port capable d’accueillir les porte-conteneurs géants –, le site n’a pas réussi à séduire les compagnies maritimes.
Résultat: au dernier trimestre 2012, à peine 26 000 EVP ont transité par le Jade-Weser-Port. L’opérateur Eurogate, qui visait 700 000 conteneurs pour la première année d’exploitation, reconnaît qu’il sera loin du compte. Résultat, il doit revoir ses ambitions à la baisse. Et, par ricochet, ses effectifs. Après plusieurs semaines de discussion avec les représentants du personnel, Eurogate vient de mettre en place des mesures de chômage partiel pour la quasi-totalité des salariés du site: 332 collaborateurs sur les 400 que compte le port sont concernés.
L’objectif est de préserver ces emplois en attendant des jours meilleurs. « Nous voulons garder tous les collaborateurs à bord », affirme Eurogate. Le dispositif est soutenu par le syndicat Verdi, qui y voit le seul moyen « d’éviter les licenciements ». Il faut dire que sur le front des trafics, aucune amélioration n’est en vue: « Pour l’instant, aucun armateur ne prévoit d’ouvrir de nouvelles lignes en direction de Wilhelmshaven », reconnaît Olaf Lies, le ministre de l’Économie du Land de Basse-Saxe.