L’UE peut abonder, mais attend la position de la France

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Les questions insistantes de la presse n’y auront rien changé. Les responsables de l’association, son président Philippe Marini en tête, n’en démordent pas. Le canal Seine-Nord se fera, sinon le gouvernement français en portera la responsabilité. Le socialiste Daniel Percheron n’hésite d’ailleurs pas à considérer que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a « usé et abusé de son état de grâce ». Sous-entendu, il est maintenant temps d’agir.

Présent en fin de journée pour cette réunion de lobbying, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a confirmé la remise à plat du dossier en rappelant le dépassement du budget de départ (4,3 Md€). Il a insisté sur une « impasse financière d’un milliard et demi à deux milliards d’euros. » Il entend une augmentation substantielle de la participation européenne qui, pour lui, devrait passer de 6 à 20 %, voire à 30 %.

Quelques minutes avant ces déclarations, les responsables politiques et économiques de l’association avaient avancé le chiffre de 1 Md à 1,5 Md€ (par rapport aux 400 M€ au départ du projet), « un ordre de grandeur raisonnable », que l’UE serait en mesure de verser. Pour étayer leurs dires, ils s’appuient sur la période de programmation budgétaire de l’Union européenne pour 2014-2020 et les nouvelles règles qui permettent une telle participation. Sauf que le coût réel de la réalisation demeure inconnu ou, pour le moins, peu précis (six, sept milliards?).

« L’Europe attend que le gouvernement français dépose une demande de financement en bonne et due forme », explique Philippe Marini. Or, ajoute-t-il aussitôt, il faut d’abord attendre les résultats des audits, études et autres examens auxquels est actuellement soumis le projet. À l’évidence, tout devrait se débloquer, et se décider, au plus tard fin juin.

Pour Philippe Marini, tout a changé depuis que le projet est présenté non plus comme un projet franco-français, mais comme « un projet transnational, avec le partenariat de la Belgique wallonne et de la Belgique flamande. » Mais, tous les représentants de l’association le répètent à l’envi, la balle est dans le camp du gouvernement français. Tandis que le sénateur-maire de Dunkerque, Michel Delebarre, se livre à une comparaison du coût de Seine-Nord avec celui de la liaison Lyon-Turin, le président régional Daniel Percheron rappelle les 2 Md€ que nécessitera la rénovation du Palais de justice de Paris. La même somme qui était initialement prévue pour la liaison fluviale.

Côté association Seine-Nord Europe, on parle volontiers d’« union sacrée ». Dernièrement, 78 parlementaires du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie ont répondu à l’appel de deux sénateurs, René Vandierendonck et Stéphane Demilly, pour adresser un courrier au Premier ministre. Le 22 février, le ministre des Transports a demandé aux défenseurs de Seine-Nord Europe de se montrer patients.

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