En 2012, outre la mise en sécurité des sites portuaires, l’extension des terre-pleins de Bassens, la refonte des écluses et la remise en état de formes de radoub et de voies ferrées portuaires, le port avait lancé une série de chantiers plus conséquents qui se poursuivront sur 2013 et 2014. Ainsi, cette année, une enveloppe d’investissement de 14,5 M€ sera dégagée par Bordeaux Port Atlantique. Une partie de ce budget, (6 M€ sur deux ans) sera dédiée au désensablement de la passe ouest située à l’embouchure de l’estuaire. Près de 6 millions de m3 de sédiments devraient être prélevés qui serviront par ailleurs au remblaiement des terre-pleins du terminal du Verdon. Le dragage, qui devrait débuter seulement au dernier trimestre 2013, dessinera un tracé plus profond (15 m) et situé désormais au sud et ce, dans un sol moins sujet à un ensablement rapide. Il permettra ainsi une remontée, non plus sinueuse, mais en ligne droite pour des navires de plus grande capacité. En outre, 700 000 € seront alloués au remplacement de l’actuelle drague Pierre Lefort par la drague Anita Conti actuellement en construction dans un chantier naval de Bilbao.
Recentrage du trafic conteneurs sur le Verdon
Tant pour développer le trafic conteneurs et les escales de croisière qu’accueillir à l’horizon 2014-2015 l’activité de PMVE, constructeur d’éoliennes offshore et alléger des navires allant sur Bassens (charbon), le terminal du Verdon sera l’objet d’un remblaiement de ses terre-pleins et du renforcement de ses quais pour une utilisation notamment de grues mobiles (environ 9 M€ investis sur deux ans). Dans le futur projet stratégique, on insistera particulièrement sur la dynamisation de la filière conteneurs. « Il y a un vrai potentiel, sachant que nos concurrents, ce ne sont pas les ports mais la route », a indiqué ainsi Christophe Masson, le directeur du port de Bordeaux, lors de la conférence de presse du port qui s’est tenue le 1er mars dernier. Plusieurs pistes seront explorées: l’approche de nouveaux armateurs pour du feedering, l’amélioration des pré et post-acheminements avec la remise en service de la liaison ferroviaire Bruges-le Verdon et « l’idée éventuelle de recentrer toute l’activité conteneurs sur un seul terminal sera regardée sachant que le Verdon offre une plus grande accessibilité maritime aux navires et de plus grandes zones de stockage que le terminal de Bassens » a précisé Christophe Masson.
Le terminal granulats prend forme
Face à la croissance du trafic de granulats (+ 16 % en 2012 pour un total de 490 000 t), le port de Bordeaux entamera cette année une deuxième phase d’aménagement, soit la construction de nouveaux quais, du terminal de Grattequina (au total, 14 M € sont investis pour ce nouveau terminal). « Ce 7e terminal sera dédié au trafic granulats pour lequel une augmentation de 25 % est attendue en 2013, pour atteindre les 600 000 t, soit un trafic en passe de devenir la 3e filière en volume du port après les hydrocarbures et les céréales, note Christophe Masson. Il est également prévu sur ce terminal un trafic d’exports de pales d’éoliennes fabriquées par Astrium. Même si le projet a pris du retard, il devrait se faire. Astrium vient justement de nous solliciter pour faire venir un moule de pale d’éolienne. »
Par ailleurs, le projet stratégique 2014-2019 visera dans le secteur des hydrocarbures à la sécurisation des appontements et dans le secteur des céréales au développement des capacités de stockage et des solutions de pré et post-acheminement. La réflexion portera de même sur une optimisation des espaces, notamment sur Bassens, face à un trafic très diversifié. Enfin, dans les années à venir, le port soutiendra la nouvelle filière de démantèlement de navires, source de potentiels exports maritimes de ferrailles notamment vers Bayonne et s’inscrira dans le réaménagement urbain des bassins à flot en chapeautant le projet immobilier de la rue Lucien Faure et la mise en place d’un pôle de refit de super-yachts.
Portique du Verdon: dans l’attente du feu vert de l’Apave
Depuis le 17 février dernier, l’activité portuaire a totalement cessé sur les quais du terminal du Verdon suite à une panne survenue sur le portique 202 utilisé uniquement pour le trafic conteneurs de l’armateur MSC. En attendant le devis des réparations, une solution alternative a été proposée à l’armateur à travers l’utilisation du portique 201 qui faisait l’objet d’une remise en état depuis plus de deux ans. Ne manquait en effet que le feu de l’Apave. Venu inspecter le portique ce 28 février, l’organisme certificateur n’a cependant pas encore donné son accord. Une seconde visite est prévue. Intervenant lors de la conférence de presse, le 1er mars, le directeur du port de Bordeaux, Christophe Masson a indiqué qu’une réflexion était en cours avec MSC et BAT, la société de manutention désormais gestionnaire de l’outillage, pour améliorer la fiabilité de l’outillage tant sur le Verdon que sur Bassens. « La priorité est la remise en service du portique 201 mais également de réfléchir, à plus long terme, à une solution de secours supplémentaire. Le transfert d’une grue mobile de Bassens vers le Verdon pourrait être envisageable. »