« La réforme portuaire nous permet aujourd’hui d’avoir des ambitions. Notre objectif stratégique est de capter les flux sur Haropa à travers des entrepôts, des plates-formes logistiques ou des centres de distribution. Parmi nos atouts pour l’avenir, Haropa dispose de 500 ha sur l’axe Seine et de 110 000 m2 d’entrepôts disponibles à court terme », explique Hervé Cornède, le directeur commercial et marketing du GPMH. Depuis 18 mois, Le Havre et son agglomération ne comptabilisent pas moins de dix nouvelles implantations dans des domaines très variés (pièces détachées auto, fret maritime, aire de stockage conteneurs, etc.) Et ce n’est pas le fruit du hasard. « Aujourd’hui, le marché de la logistique en Europe est en pleine mutation. Les entreprises industrielles externalisent leur logistique. C’est un élément de fond à prendre en compte pour l’avenir. Ce mouvement est né aux États-Unis. Il touche la France aujourd’hui. De plus en plus, ce sont les logisticiens ou les commissionnaires de transport qui contrôlent les flux. » Pour le responsable, la vision qui consiste parfois à opposer les armateurs et les logisticiens est dépassée aujourd’hui. Les armateurs sont très attentifs à l’offre logistique d’un port, ce qui est le cas au Havre. Il est donc important pour le GPMH d’accueillir les logisticiens du top 20. Le Havre dispose aujourd’hui du parc logistique du Pont de Normandie avec 17 600 m2 d’entrepôts et 41 ha de réserves foncières disponibles. Le parc du Hode offre quant à lui 87 200 m2 d’entrepôts disponibles, et le parc logistique de Port 2000, 72 ha de réserves foncières disponibles à moyen terme. Le bassin havrais est traditionnellement marqué par l’industrie, qu’elle soit pétro-chimique (Total), aéronautique (Aircelle) ou encore automobile (Renault). Les logisticiens implantés au Havre sont majoritairement européens. Ce sont des activités liées le plus souvent à l’import. « Dans la chaîne logistique, la proximité d’un port est un atout. » La mise en place d’une filière de l’éolien offshore au Havre avec Areva ou encore Alstom devraient également générer de l’activité dans un proche avenir.
Autre atout, la présence de grosses implantations liées au froid. Exemple avec Cap Gel, qui a récemment agrandi ses entrepôts frigorifiques pour une superficie totale de 40 000 m3. « Là encore, ce sont des atouts pour l’avenir. Le parc logistique froid se trouve à proximité des terminaux et du poste d’inspection frontalier. Le froid, c’est 100 000 conteneurs reefer qui transitent au Havre chaque année. » Autre travail qui porte ses fruits, un outil informatique de gestion des flux performant et une coopération active avec les services des douanes. Pour Hervé Cornède, l’avenir passe également par la concrétisation de la plate-forme multimodale du Havre, la plus importante de France, qui devrait entrer en service en 2014. « Les gens l’attendent depuis 20 ans, confie-t-il. Haropa développe son réseau international en faisant du profilage, c’est-à-dire en identifiant les clients potentiels qui seraient susceptibles de s’implanter ici. » Enfin, la proximité de Paris avec son important bassin de consommation et, au-delà, l’Europe de l’Est et du Sud mais aussi la Grande Bretagne, sont autant d’atouts à faire valoir pour l’avenir du Havre et de l’axe Seine.