« Dans un contexte économique difficile, le Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire a choisi de maintenir ses investissements de développement. » Commentant, le 29 janvier, les trafics en baisse de 2012, notamment gaziers (− 43 %), amenuisant les recettes portuaires, Jean-Pierre Chalus, président du directoire et Francis Bertolotti, président du conseil de surveillance, ont insisté sur le rythme conservé des investissements pour « ouvrir des perspectives » en dehors des trafics énergétiques, représentant 70 % du tonnage global.
Les grands travaux ont été amorcés en 2012. 7 M€ pour livrer le terre-plein d’une première usine Alstom destinée à la fabrication de turbines et nacelles d’éoliennes marines. En attendant une deuxième pour les assembler aux pales et aux mâts. 17,7 M€ au total en 2012 dépensés notamment pour commencer à allonger le quai du terminal à conteneurs. Il va passer de 350 m à 600 m pour accueillir des navires de 8 000 boîtes.
Un rythme d’une vingtaine de millions d’euros d’investissements par an est annoncé pour les prochaines années. Entre 2012 à 2016, le port prévoit 120 M€. 80 M€ pour ses investissements d’avenir, le reste pour maintenir son patrimoine maritime. 22 M€ sur ses fonds propres. Il boucle dans quelques jours un emprunt à hauteur de 120 M€ avec une banque régionale, pour mener essentiellement quatre grands projets.
L’extension du terminal à conteneurs est le premier d’entre eux. L’allongement du quai correspondant coûtera 40 M€. Le port espère atteindre 400 000 EVP en 2020 alors qu’il en est à 200 000 aujourd’hui après une croissance de 3 % en 2012. À Montoir, en amont du pont de Saint-Nazaire, le terminal à conteneurs va progressivement « pousser » le terminal roulier pour prendre sa place, de l’autre côté du pont, en aval.
Deuxième grand projet, le port favorise la naissance sur son territoire d’une industrie tournée vers les énergies marines renouvelables. D’abord vers les éoliennes marines dans le sillage des quatre fermes marines déjà attribuées par l’État en Manche, au large de Saint-Nazaire, dont trois ont été remportées par EDF associé à Alstom. Ensuite, pourquoi pas, vers les hydroliennes (turbines immergées).
Troisième projet, au-delà des espaces en bord à quai demandés par Alstom, le port est prêt à investir 10 M€, à partir de mars ou avril, pour aménager le hub logistique d’installation des parcs éoliens marins français. 15 ha d’un seul tenant sont exigés par EDF et pris, pour une part, sur le chantier naval STX. Deux ans de travaux seront nécessaires. Nantes/Saint-Nazaire est en concurrence avec Brest pour cette logistique éolienne et compte mettre en avant son savoir-faire dans le transport de gros colis pour se la voir confier peut-être jusqu’en 2020.
Quatrième grand projet, Nantes-Saint-Nazaire déplace et agrandit (de 50 ha) son terminal roulier, sollicité notamment par l’autoroute de la mer Montoir-Gijón. Le port a besoin d’assécher une vasière, vaste opération sur laquelle il lance une concertation locale au printemps avant de saisir la Commission nationale du débat public à l’automne. La dépense n’est pas encore « insérée dans la trajectoire financière » du port. « Environ une centaine de millions d’euros, tout dépendra des mesures compensatoires aux impacts sur l’environnement », indique Jean-Pierre Chalus. Mais les premiers ripages de passerelles et transformation du terminal actuel, et l’évacuation du terminal sablier également présents sont bien inscrits dans les investissements à quatre ans.