Avec un bilan à 29,7 Mt en 2012, accusant 2,7 % de perte, le Grand port maritime de Nantes/ Saint-Nazaire estime s’en tirer moins mal que la moyenne des ports français (− 4 %). « Les retraits du GNL et des céréales expliquent à eux seuls la baisse de 2012 », dit Jean-Pierre Chalus, président du directoire qui concède des erreurs de prédictions: « Dans le monde énergétique, ce qu’on a prévu il y a trois ans ne s’est pas passé. En 2012, le GNL n’a pas progressé, le charbon a fait une excellente année dans toute l’Europe et les centrales combinées gaz sont presque toutes à l’arrêt. On a trop anticipé une progression du gaz. » Ce GNL subit deux éléments prévisibles – l’économie dynamique de l’Asie et l’essor du gaz de schiste aux États-Unis –, et l’imprévisible accident de Fukushima reportant les besoins sur le gaz après arrêt du nucléaire japonais. « Pour l’ensemble de trafic énergétique, 2013 est sur l’hypothèse du volume 2012 », ajoute Jean-Pierre Chalus.
70 % de l’activité liés aux énergies fossiles
Nantes/Saint-Nazaire garde sa caractéristique: bon an mal an, 70 % de l’activité sont liés aux énergies fossiles, pétrole, gaz, charbon. Question énergie, le port met en avant l’éolien, une usine de fabrication Alstom à Montoir, et 15 ha disponibles pour Éolien maritime France, hub de prémontage des éléments d’éoliennes offshore. Mais ce n’est pas une compensation de tonnage: « L’éolien ne va pas générer de trafic important, mais c’est le rôle d’aménageur du port qui joue pour l’économie de l’estuaire », note Francis Bertolotti, président du conseil de surveillance.
Le petit tiers restant du tonnage perd 6,8 %. À l’inverse, le conteneur, avec 184 000 EVP, gagne 3,3 %, et près de 11 % depuis deux ans. La direction du port y voit la traduction d’une offre accrue de services et de liaisons, vers la Russie via Dunkerque, ou vers les Antilles avec le meilleur transit time entre Antilles et métropole. Pour l’export de produits frais vers l’Europe, le service offre donc la date de consommation la plus intéressante. Le trafic roulier a perdu 7 % (il a doublé en 2010), dépendant du marché automobile entre l’unité PSA de Rennes et les usines espagnoles. Le centre de préparation des véhicules à Montoir, opéré par la société CAT, offre un plus logistique à l’autoroute de la mer tant pour le fret par poids lourds que l’importation de véhicules neufs, et permet de fixer ce trafic.
Pari pour l’avenir, le trafic de clinker débute à peine avec une seule escale test. L’allongement du quai à Montoir doit permettre de recevoir des porte-conteneurs de 8 000 boîtes. Les 905 000 t de céréales sont à − 42 %. La faute en partie au décalage entre l’année civile et la campagne céréalière plus tardive que d’habitude. « Malgré les sautes climatiques et les baisses ponctuelles, on aura une progression », dit Jean-Pierre Chalus.