Devenu Grand port maritime depuis le 1er janvier, le Port autonome de la Guadeloupe a terminé l’année sur un record historique avec un trafic de 3,8 Mt, soit une progression de 10 %. L’année 2013 s’ouvre sur une nouvelle donne. Le port prend désormais la dénomination de Grand port maritime de la Guadeloupe (GPMG). La réforme portuaire est devenue une réalité. La nouvelle gouvernance se calque sur celle déjà en place dans les ports métropolitains avec un conseil de surveillance, un directoire et un conseil de développement. L’originalité du système antillais vient du conseil de coordination interportuaire entre la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Il doit coordonner les projets d’investissement entre les trois ports. En Guadeloupe, la direction s’attelle désormais à réfléchir à son projet stratégique. « Nous avons mis sur pied un plan d’entreprise pour la période 2009/2013. En avril, nous ferons le bilan de ce plan et tirerons les premiers enseignements. Nous présenterons notre projet stratégique au mois de juin », nous a confié le président du directoire, Laurent Maertens.
La Guadeloupe faire une entrée en grande pompe dans ce nouveau statut. Le port affiche, pour sa dernière année comme port autonome, un record historique de son trafic, et ce malgré les difficultés économiques mondiales. Avec un trafic de 3,8 Mt, il enregistre une progression de 10 %. « Un vrai succès se fait sur cinq ans. Nous sommes au milieu du gué et nous devons confirmer notre bon résultat de 2012 dans les prochaines années », a continué Laurent Maertens.
Envolée du conteneur et du transbordement
Une performance attribuée aux trafics conteneurisés et notamment aux transbordements. Le trafic conteneurisé s’envole et affiche une hausse de 28,1 % à 211 412 EVP. Quant aux transbordements, ils frôlent les 81 000 EVP, soit une hausse de 146 %. Le GPMG anticipe le rôle qu’il veut jouer lors de la prochaine ouverture du canal de Panama. « Nous avons quatre services de CMA CGM avec les ports atlantiques et méditerranéens, et trois services de feeder depuis les États-Unis, le Nord Brésil et les autres îles des Caraïbes. Ensemble, avec CMA CGM, nous avons su mettre en place les conditions d’un véritable hub. » Si les trafics de transbordement s’envolent, en domestique, la situation est plus difficile. Il perd 1,4 % à 130 473 EVP. « La croissance de notre port se fera sur les transbordements. L’économie de l’île ne devrait pas redémarrer dans les prochaines années. » Quant aux vracs, ils témoignent de la situation économique de l’île. Ils sont en retrait par rapport à l’année dernière avec 937 000 t pour les liquides et 620 000 t pour les solides.
Parallèlement au trafic marchandise, celui des passagers enregistre une envolée en 2012. Avec 905 150 personnes, il augmente de 13 %. Au total, ce sont 100 000 passagers supplémentaires qui ont fréquenté les quais guadeloupéens. Le PAG décolle sur les croisières. Après avoir vécu des saisons avec un trafic de 60 000 croisiéristes en moyenne, le port enregistre une progression de 56 % à 130 000 passagers. Il s’impose désormais sur les têtes de lignes. Les passagers embarquent de plus en plus en Guadeloupe. La saison 2012/2013 de la croisière a bien démarré en Guadeloupe. Les prévisions du port tablent sur un trafic de 175 000 passagers au cours de ces mois. La croisière s’envole et les trafics entre les îles suivent le mouvement. Avec une hausse de 4 %, le trafic vers les îles de l’archipel des Caraïbes se porte bien à 618 000 passagers, tout comme celui inter-îles qui grimpe de 17 % à 127 000 passagers.
Capter les trafics du canal de Panama
L’ouverture prochaine du canal de Panama aux nouvelles dimensions incite le port de la Guadeloupe à se doter d’équipements pour capter une partie des trafics qui emprunteront cette voie maritime. En 2012, l’autorité portuaire a démarré les travaux d’agrandissement du terminal en poursuivant la reconstruction des terre-pleins, mettant l’éclairage aux normes et le marquage au sol. Des travaux qui devraient prendre fin au mois de mars, et qui ont nécessité une enveloppe de 3,4 M€ en 2012 pour un montant total qui avoisinera les 19 M€. Cette modernisation s’inscrit dans le cadre du projet d’extension du port. La dernière phase des études comprenant la maîtrise d’œuvre et les campagnes de sondage géotechniques ont été réalisées en 2012. Ce projet vise à positionner le port de la Guadeloupe comme une plate-forme de transbordement dans les Caraïbes. À Pointe à Pitre, le port a investi 2,3 M€ en 2012. Des travaux qui ont surtout concerné la modernisation du terminal de croisières en concentrant les ouvrages sur la réalisation de travaux de réaménagement extérieur et intérieur du terminal. « Nous serons prêts pour 2015, soit un an après l’ouverture du canal de Panama aux nouvelles dimensions. Nous n’interviendrons pas comme hub principal mais plutôt en secondaire. Nous avons accéléré une partie de nos travaux de dragage pour être prêt à recevoir les navires adaptés à notre rôle », indique Laurent Maertens.
Sur le site de Folle Anse, l’autorité portuaire a commencé les travaux pour la création d’une zone logistique avec la construction de terre-plein et la mise aux normes de sûreté et de sécurité du site. Cette phase des travaux doit se terminer en mai. Des investissements qui se poursuivront en 2013. La moitié de l’enveloppe consacrée aux investissements en 2013 sera dédiée à la poursuite des opérations engagées en 2012, et notamment sur l’extension du terminal de Jarry, les aménagements de Basse Terre et de Folle Anse et la poursuite des études de l’extension de Port Jarry.