Après avoir frôlé la panne sèche en 2011, le Port autonome de Nouméa a refait le plein d’énergie l’année dernière, en affichant ses meilleurs résultats des dix dernières années. Tutoyant la barre des 5,4 Mt en 2012, le Port autonome de Nouvelle-Calédonie (Panc) enregistre une hausse de 3,8 % de ses activités, réparties donc dans le bon sens sur l’ensemble des trafics, aussi bien pour les entrées (5,03 Mt, + 3,9 %) que pour les sorties (0,36 Mt, + 3,1 %), sur les flux domestiques (3,37 Mt, + 1,4 %) comme internationaux (2,02 Mt, + 8,2 %).
Plombé deux ans plus tôt par la chute spectaculaire des importations de carburants sur le territoire, le port retrouve des couleurs justement grâce aux réceptions de vracs liquides en progression de 26 % l’année dernière, suite notamment à la reconstitution des stocks de gasoil (+ 12 %). Couplées au rebond des exportations de mattes et ferronickels (+ 16 %, près de 200 000 t), elles expliquent à elles seules le renversement de tendance constatée sur les terminaux calédoniens en 2012. Dans le même temps, le nickel a connu des jours et des cours meilleurs. Le minerai vedette de la Nouvelle Calédonie, qui représente chaque année plus des deux tiers des volumes manutentionnés sur le port, a vu ses tonnages en provenance des différents centres de production du territoire progresser de 1,4 %, tractant dans son sillage l’ensemble des vracs solides, en hausse de 1,3 %, avec 3,72 Mt. Le coup de pouce de la SLN aux statistiques portuaires reste néanmoins limité, puisque si les approvisionnements de houille ont augmenté de 13,6 %, ceux de gypse ont baissé de 15,8 % et le soufre a disparu des bilans comptables. Zéro pointé également pour les volumes de sable à l’import, alors que les arrivées de clinkers ont baissé de 15,7 % pour passer juste sous les 100 000 t. Le ralentissement du secteur du BTP sur le territoire s’ajoute à celui plus général de la consommation calédonienne illustrée par la baisse des importations de biens manufacturés. Le poste des marchandises générales perd donc 2,2 % dans le sens des entrées, et 7,6 % dans celui des sorties, hors nickel transformé. Le minerai permet d’ailleurs au trafic conteneurisé de poursuivre sa croissance en gagnant 3,4 %, pour près de 96 000 EVP manutentionnés. Le transbordement régional marque un peu le pas, avec une baisse de 7 % de ses tonnages en 2012, à 46 000 t. Deux changements ont pourtant été notés ces douze derniers mois sur cette activité. Les conteneurs vides en provenance des pays du Pacifique reviennent dorénavant sur Nouméa plutôt que de partir directement vers l’Australie, alors que la réorganisation intervenue en 2010 des lignes du Hongkongais Swire confirme le rôle prépondérant du Panc comme port d’éclatement entre l’Asie (Chine et Corée du Sud essentiellement) et la Nouvelle-Zélande, avec une augmentation de 31,5 % des volumes l’an dernier. En attendant peut-être, à plus long terme, l’Australie. La croisière conserve le rythme des années précédentes sur Nouméa, avec une nouvelle hausse de 10 % du nombre d’escales. En accueillant 235 000 personnes, la fréquentation de passagers a augmenté de 13 % en raison de la taille plus importante des paquebots réceptionnés. L’activité croisière a progressé de plus de 60 % en trois ans.
Encore deux dossiers à boucler
Le secteur, ainsi que celui de la plaisance, est d’ailleurs inscrit par la direction portuaire au rang des priorités du prochain schéma directeur, dont la définition est attendue pour septembre. Portant sur la période 2013-2023, il devrait bien sûr accompagner les dernières évolutions constatées sur les quais du Panc, du boum de la croisière au positionnement de NGV sur l’ensemble du territoire, des promesses de transbordement régional aux impératifs de développer les solutions de transports maritimes pour désengorger les routes. En attendant, le port a encore deux gros dossiers du schéma précédent à boucler. Si la réorganisation complète des terminaux est aujourd’hui terminée, avec le déménagement du cabotage inter-île et des services de lamanage et de remorquage sur la Grande rade, le Panc attend toujours son extension de 250 m du Quai de commerce international, équipée du poste No 8 d’un tirant d’eau de 12,50 m. Après avoir attribué le marché à un groupement d’entreprises fin 2012, la direction portuaire a dû tout annuler suite à la mise en redressement judiciaire d’une des sociétés sélectionnée. Un nouvel appel d’offres doit être lancé dans les prochains mois pour une attribution espérée en septembre. Ce dossier, d’une vingtaine de millions d’euros, devrait être clos pour la fin 2015. Il sera suivi l’année suivante par la réalisation du dragage, également à 12,50 m, des 3 km du chenal d’accès portuaire.