Sénalia: « Il faut faire des efforts »

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Les années se suivent sans se ressembler. Après une campagne 2010-2011 record, Sénalia a enregistré des chiffres plus contrastés pour les douze mois suivants. « Une année contrastée qui reste malgré tout satisfaisante », a précisé Jean-Jacques Vorimore, président du groupe Sénalia, lors de la présentation des résultats le 11 janvier 2013 au Palais Brongniart à Paris.

Sur la campagne céréalière, le trafic global de Sénalia affiche une diminution de 16,3 % à 6,6 Mt. La première moitié de la campagne a été bonne avec un trafic de blé d’environ 400 000 t par mois. Sur la seconde partie de la campagne 2011-2012, « les marchés se sont inversés », a expliqué Laurent Martel, directeur général du groupe. Les exportations de céréales ont représenté environ 200 000 t. Au final, les exportations de céréales ont perdu 28 % à 3,4 Mt. Par ailleurs, l’activité de trituration a été fortement impactée en raison de l’arrêt de l’usine de Saipol pendant cinq semaines. Au final, sur la campagne céréalière, l’activité de trituration a perdu 9,8 % à 2,07 Mt. « Si les exportations de blé et l’activité de trituration ont souffert au cours de cette campagne, nous constatons une bonne tenue de nos activités de diversification », a continué le directeur général du groupe. Ainsi, l’activité du terminal Robust enregistre une augmentation de 105 % de son trafic à 98 000 t. Le cacao, seconde activité de diversification, a vu ses trafics progresser de 231 % à 113 000 t. La signature de nouveaux contrats avec des importateurs a permis de consolider cette activité. Enfin, l’activité de l’usine de bio-éthanol de Lillebonne tourne à plein régime. Avec un trafic de 995 000 t, l’usine de Lillebonne voit son trafic progresser de 12,8 %. Un secteur qui fonctionne bien puisqu’au cours de la campagne, l’usine en aval de la Seine a expédié 200 000 t de drèches.

Le poids des activités de diversification

Une campagne difficile qui n’a pas été catastrophique grâce aux activités de diversification. « Nous avons un rééquilibrage de nos flux », a relevé Laurent Martel. Les exportations de céréales entrent pour 51 %, et les activités de diversification pour 49 % contre un ratio de 60 % pour les exportations de céréales, et de 40 % pour les activités de diversification les années précédentes. « Aujourd’hui, Sénalia marche sur deux pieds. Son métier principal, l’exportation de céréales et ses diversifications », a souligné le président du groupe. Au 30 juin, Sénalia a réalisé un chiffre d’affaires de 32,3 M€, en baisse de 3,5 %. Les exportations de céréales entrent pour 54 % du chiffre d’affaires et les activités de diversification pour 46 %.

Après avoir fait le bilan de la campagne précédente, la direction du groupe a fait le point sur la première moitié de la campagne actuelle. « Le début de cette campagne ressemble à la fin de la précédente », a indiqué Laurent Martel. Les perspectives pour la seconde moitié sont plus optimistes. « Nous espérons finir la campagne avec un trafic d’exportation de céréales à 3,6 Mt. » Le président du groupe a malgré tout mis en garde la profession: « La question de la qualité est plus que jamais d’actualité. Elle doit nous inciter à faire des efforts. » Il a alerté sur une arrivée massive des produits depuis les pays de la mer Noire. La concurrence ne se fera pas uniquement sur le prix mais la qualité sera un élément déterminant. « Que se serait-il passé si la Russie avait produit 10 Mt de plus? Le marché a besoin de nos volumes et nous donne un répit. Profitons-en pour mettre en place les mécanismes qui nous permettront d’être prêts pour le futur. » Il a appelé la profession à redoubler ses efforts pour maintenir « le bilan céréalier français ». Autre donnée de la campagne, le temps de démarrage des expéditions. « Il faut vendre et finir la campagne avec les stocks les plus bas. » Il a appelé la profession à être plus agressive sur le marché international pour vendre dès les premiers mois.

Enfin, le président de Sénalia souhaite que les politiques prennent le dossier céréalier à bras-le-corps. « Il est impérieux que les autorités politiques soutiennent notre action et n’entravent pas l’impérieuse nécessité de produire plus pour exporter plus », a conclu Jean-Jacques Vorimore.

Le poids du Maghreb

Les exportations céréalières de Sénalia se font à 91 % vers des pays tiers. Les trois quarts des céréales exportées le sont vers quatre pays: l’Algérie, le Maroc, le Cameroun et l’Égypte. Il faut savoir rester captif pour ces marchés et offrir une qualité. « Le lobbying doit se faire sur les produits mais aussi, peut être, sur la baguette française », a indiqué Pierre Duclos, directeur du commerce international de Invivo.

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