La Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) a publié mi-décembre son Observation du marché: offre et demande, situation au premier semestre 2012 et perspectives. Pour la CCNR, à l’automne 2012, « l’économie mondiale tourne au ralenti » et « la zone euro n’a toujours pas surmonté la crise financière. » L’Union européenne doit se préparer à faire face à une période de faible croissance économique dans les prochains mois. Une reprise n’est envisagée que pour 2014. Dans ces conditions, la CCNR relève que « mi-2012, pour l’ensemble de l’UE, le volume des transports maritimes n’a été inférieur que de 1 % à son niveau d’avant crise. » Les échanges maritimes de l’Allemagne ont même affiché une progression de 12 % et ceux des Pays-Bas de 20 %. À l’inverse, la France enregistre une perte de 18 % dans la suite d’une baisse quasi constante depuis début 2011. Largement dépendant du mode maritime, l’évolution des volumes transportés et des prestations de transport en navigation intérieure européenne apparaît positive de + 1 % à la mi 2012. Sur le Rhin, au cours du premier semestre 2012, 94 Mt de marchandises ont été transportés contre 93 Mt au cours de la même période en 2011. Sur ces 94 Mt, les cargaisons sèches s’élèvent à 72 Mt et les matières liquides à 22 Mt. Par filière, les évolutions sont contrastées. Le transport de produits agricoles et sylvicoles a progressé, tout comme celui du charbon, des produits pétroliers, des métaux et produits issus de la métallurgie, des pierres, terres et matériaux de construction. À l’opposé, les volumes de minerais ont fortement diminué, tandis que ceux des produits chimiques, engrais, denrées alimentaires et aliments pour animaux sont restés stables. Au cours du premier semestre 2012, 660 000 conteneurs ont été transportés sur le Rhin, deux tiers chargés, un tiers vide. Le trafic conteneur a atteint près d’un million d’EVP. L’essor est de 1 % comparativement au premier semestre 2011. « Les quantités totales de conteneurs chargés et vides ont retrouvé leur niveau d’avant la crise », précise la CCNR. La légère augmentation des volumes transportés ne pousse toutefois pas l’organisation à l’optimisme: « Bien que les volumes transportés augmentent légèrement, les résultats économiques affichés par la navigation intérieure demeurent inquiétants. Cette dernière est incapable de maintenir ses taux de fret et son chiffre d’affaires au niveau requis quand la hauteur des eaux est normale. » Un grand nombre d’entreprises lutte encore contre les effets de la crise économique dont les séquelles sont perceptibles, sous différentes formes, depuis 2008. Elles sont également nombreuses à devoir puiser dans leurs réserves afin de pouvoir faire face à un environnement plus rude et limiter les faillites, continue la CCNR.
Moins d’unités mises en service en 2011
Parmi les mesures mises en œuvre par les professionnels du secteur figure la réduction des mises en service de constructions neuves. En cale sèche, au total, 20 automoteurs, 15 barges de poussage, 2 pousseurs et 1 remorqueur sont entrés en flotte en 2011. Ces nouvelles constructions représentent des capacités de transport supplémentaires de 57 600 t pour les automoteurs et de 43 000 t pour les barges de poussage, soit près de 100 000 t en tout. Ce nombre traduit un recul des nouvelles constructions de près de 36 000 t soit − 26 % ou 26 bateaux de moins comparativement à 2010. En cale citerne, 86 unités neuves pour une capacité totale de 185 300 t sont entrées en service en 2011, soit une vingtaine de bateaux de moins et une chute de 45 % par rapport à 2010. La capacité de la flotte continue donc de s’accroître, mais « la mise en service de nouveaux bateaux est retombée à un niveau correspondant à la moyenne pluriannuelle en période de faible conjoncture économique », indique la CCNR.