Au Havre, on se veut optimiste tout en restant prudent. Tel est en substance le message délivré conjointement par le président du conseil de surveillance du Grand port maritime du Havre (GPMH), Gilles Fournier, et le vice-président de l’Union maritime et portuaire (Umep), Bernard Mazuel, à l’occasion d’une cérémonie de vœux fin décembre au Havre. « L’année 2012 s’achève, nous attendons 2013 avec espoir, impatience et aussi un peu d’angoisse », a souligné Gilles Fournier. Avec 67 Mt, le trafic global au Havre est en baisse de 5 % avec notamment une diminution du trafic pétrolier et du charbon. Parallèlement, le trafic conteneurs progresse en tonnage. « En comparant avec 2008, Le Havre a perdu 15 Mt de brut et 1,5 Mt de charbon. À se demander si le chiffre du tonnage total est une mesure pertinente. » Si, pour l’année 2012, le port du Havre a gagné des parts de marché et si Haropa semble être accueilli favorablement par ses clients, Gilles Fournier le concède, le contexte économique reste morose. Le GPMH se concentre notamment sur les trafics qui se développent, conteneurs mais aussi ro-ro ou encore l’activité croisières dont le nombre d’escale a encore augmenté cette année. « Les armateurs ont salué les effets positifs de la réforme et la fiabilité retrouvée des opérations portuaires. Ils se sont aussi exprimés unanimement en faveur du GIE Haropa, la synergie des ports de Paris, Rouen et Le Havre. Cette initiative majeure est la principale action concrète à ce jour liée au développement de l’Axe Seine. Ce GIE aura en 2013 les moyens nécessaires au développement même si tout n’est pas garanti. En 2013, au Havre, nous serons mieux préparés à accueillir la marchandise. Mais la progression espérée ne pourra se faire qu’avec de nouvelles parts de marché. Haropa et Le Havre ont des atouts mais le port du Havre n’est pas propriétaire de ses trafics. Les places portuaires du Havre et de Rouen sont en situation d’interdépendance pour leur progression. » Prudence, donc, de la part du président du conseil de surveillance qui tient à souligner au passage le rôle majeur des aménagements portuaires à l’instar du terminal TNMSC à Port 2000 et le lancement du chantier de la plate-forme multimodale dont la mise en service est prévue fin 2014.
« Est ce qu’il y a matière à nous vouloir résolument optimistes? Et bien, c’est oui et non… Non, parce que la crise économique mondiale ne permet pas de nous développer au rythme auquel nous le souhaiterions. Les carnets de commande sont en baisse. Nos adhérents subissent de plein fouet le ralentissement des échanges internationaux. Il y a la baisse des volumes entre l’Asie et l’Europe mais aussi l’érosion des taux de fret, l’envolée du prix du pétrole. Les livraisons importantes de nouveaux navires ne vont pas améliorer les choses », s’inquiète Bernard Mazuel, le vice-président de l’Umep, prenant la parole en lieu et place du président de l’Umep Christian Pachetta, souffrant. Pour Bernard Mazuel, les raisons d’être optimistes sont à chercher du côté d’un port du Havre résolument tourné vers l’avenir, d’une paix sociale retrouvée, des efforts de promotion qui commencent à porter leurs fruits sans oublier les distinctions récentes adressées au Havre et à Haropa. « Il ne faut pas relâcher nos efforts. Il faut investir avec sagesse et clairvoyance. Soyons optimistes même si le temps de la reconquête est long », a-t-il conclu. Pour le vice-président de l’Umep, une chose est certaine: l’avenir s’écrit à plusieurs faisant ainsi directement référence à Haropa et à la dynamique générée par le GIE.