Le port scaldien a clôturé l’exercice 2012 avec un trafic maritime en léger recul, de 1,8 % à 1,83 Mt, ce qui est considéré comme satisfaisant compte tenu des circonstances économiques. Cette baisse de trafic est essentiellement due au recul des secteurs conventionnel (− 14,9 % à 10,8 Mt), vracs liquides (− 1,7 % à 45,22 Mt). Ce secteur est appelé à d’autres développements et il s’avère que la politique de reconversion d’anciens terminaux classiques porte ses fruits. Dans l’ensemble, le port, comparé à d’autres concurrents, s’en est bien tiré. Dans le domaine des conteneurs, le recul a été limité: − 1,1 % à 104 Mt ou − 0,4 % à 8,6 MEVP, soit 34 250 EVP de moins. Ce trafic a donc fait preuve de stabilité. Le trafic roulier a progressé de 13,6 % à 4,81 Mt. Les vracs secs ont enregistré une très faible régression de 0,4 % à 19 Mt. Le nombre d’escales est passé à 14 593, en baisse de 4,2 %. Sur la base des statistiques des neuf premiers mois de l’exercice écoulé, Anvers s’est très bien maintenu comparé à: Rotterdam, − 1 % en EVP, Hambourg, − 0,6 %, Zeebrugge, − 11,7 %, Dunkerque, − 7,8 %. Cependant, il y a eu des gagnants; Le Havre (+ 7,6 %) et Brême (+ 6,2 %). Ceci étant, Anvers reçoit un nombre croissant de porte-conteneurs de plus de 10 000 EVP: 165 en 2012, contre 141 l’année précédente. Le port a notamment enregistré deux escales des unités de la classe E de Mærsk Line, de 15 500 EVP.
La direction du port reste fortement préoccupée par la chute du trafic en conventionnel. Malgré les difficultés conjoncturelles et le manque de flexibilité de la main-d’œuvre et malgré la crise du secteur sidérurgique, le port est parvenu à renforcer sa position de leader européen dans les aciers en regagnant certains trafics. Rautaruuki a transféré son trafic de Rotterdam, Stemcor a renoncé à Flessingue, tandis que d’autres trafics ont pu être attirés (Brown Mc Farlane, Mechel et Erdemir). Le trafic roulier a progressé de 13,6 % à 4,81 Mt.
Pour une plus grande coopération entre ports belgo-flamands
Régulièrement, ces derniers mois, allusion est faite dans divers milieux politiques flamands à la nécessité d’évoluer vers une plus grande coopération entre les quatre ports maritimes, plus particulièrement entre Anvers et Zeebrugge, et dans le domaine des conteneurs. D’aucuns partent du principe, soit d’une répartition des trafics, soit d’une théorie selon laquelle les grands porte-conteneurs de plus de 10 000 EVP devraient se concentrer sur Zeebrugge, qui desservirait Anvers. La direction du port scaldien, au cours de la conférence de presse donnée à l’occasion de la communication du bilan 2012, a été formelle: « Coopération, oui. Répartition des trafics et limitation en ce qui concerne la taille des porte-conteneurs, non.» Pas question d’un dirigisme portuaire. Des études sont en cours en laboratoire hydraulique en vue de la réception de porte-conteneurs de 16 000 EVP et plus. On peut effectivement s’attendre à ce que les unités de 16 000 EVP de MSC y escaleront également. De même, il n’est pas question, dans le cadre d’une coopération plus poussée, d’une structure particulière, donc pas de société conjointe. Par contre, des études visent à renforcer cette coopération. Constatation est faite que les deux ports ont une position plus faible en ce qui concerne les trafics Europe-Asie et les représentations dans ces pays, ceci par rapport à Rotterdam et Hambourg. Il y a actuellement 30 services Europe-Asie, dont 28 touchent Rotterdam, six Zeebrugge et neuf Anvers. Il devrait y avoir moyen pour ces deux ports de faire plus. D’où l’idée d’une promotion commune visant à faire valoir le potentiel de ces ports, qui tous deux présentent une surcapacité en terminaux spécialisés. La thèse anversoise est réaliste: ce sera au marché de décider, et généralement les armements vont là où se trouvent les cargaisons.
Le problème des amendes
Autre sujet d’actualité, les amendes que devraient payer les manutentionnaires PSA Int. (31 M€) et DP World (15 M€) pour ne pas avoir pu réaliser les progressions de volumes trafic prévues dans les clauses relatives à l’octroi des concessions. La communauté maritime et portuaire anversoise a été secouée par l’intervention de Fernand Huts, patron du groupe Katoen Natie, qui a dû payer une amende de 300 000 €, alors que d’autres n’ont toujours rien versé. Certes, les trafics conteneurisés n’ont guère évolué dans les proportions attendues, ce qui peut expliquer certaines choses. Néanmoins, un débat est en cours et c’est au nouveau conseil d’administration du port qu’il appartiendra de prendre une décision d’ici quelques semaines. Il n’est pas exclu que le port reprenne une partie desdites concessions sous certaines conditions.