Le 26 novembre, les ports de Strasbourg, Colmar, Kehl, Karlsruhe, Ludwigshafen, Mannheim, Bâle, Mulhouse et Weilam-Rhein ont présenté conjointement avec la Commission européenne leurs ambitions communes en faveur du développement d’une offre multimodale performante pour le transport de marchandises sur le Rhin supérieur. De nombreux représentants d’institutions des trois pays concernés, France, Allemagne et Suisse, ont assisté à la cérémonie organisée par le Port autonome de Strasbourg (PAS), à l’initiative du projet. Cette présence de partenaires des trois pays « s’explique par la reconnaissance désormais acquise du rôle stratégique des ports intérieurs pour l’avenir du développement économique de la région trinationale », indique le communiqué du PAS. L’initiative de coopération et de développement portée par les neuf ports est un facteur de renforcement de la coopération transfrontalière et représente l’aboutissement de plusieurs années d’échanges entre leurs dirigeants, sous l’égide notamment de la Conférence du Rhin supérieur. « La démarche conjointe des ports répond non seulement à des objectifs ambitieux de report modal en faveur des modes alternatifs à la route dans les cinq à dix prochaines années, mais également au renforcement de l’attractivité et de la compétitivité économique du Rhin supérieur », continue le PAS.
Améliorer l’offre de transport
La présence d’un représentant de la Commission européenne montre que Bruxelles reconnaît désormais les ports intérieurs, et non plus seulement les ports maritimes, comme acteurs incontournables de la mise en œuvre d’une politique des transports ambitieuse en matière de report modal et d’offre multimodale, souligne le PAS. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre du Réseau transeuropéen de transport (RTE-T), la Commission européenne a accordé 850 000 € de crédits européens au projet de coopération et de développement porté par les neuf ports. Pour mobiliser ces crédits d’investissement, ceux-ci vont devoir identifier leurs besoins en fonction des scénarios de développement des trafics pour les années à venir. « Cette analyse des spécificités des ports et de leurs besoins est au cœur du projet RTE-T », selon le PAS. Chaque port va conserver ses propres ambitions de développement. Mais dans le même temps, le projet de coopération va les inciter à envisager la création de nouveaux trafics et trouver des solutions pour en faire bénéficier l’ensemble du bassin rhénan supérieur. Le projet des neuf ports est donc avant tout la mise en place d’une plate-forme d’échanges « afin d’œuvrer à des solutions favorisant l’amélioration de l’offre de transport multimodal dans le Rhin supérieur ». Plusieurs axes de travail ont déjà été identifiés: les connexions fluviales et ferroviaires entre les ports intérieurs et maritimes, les interfaces et complémentarités entre le rail et la voie d’eau, les adaptations nécessaires face à la croissance du trafic conteneurisé, les équilibres ville/port et ports intérieurs/ports maritimes. La finalité du projet de coopération est « de produire conjointement un master-plan d’investissement nécessaire pour les cinq à dix ans à venir ».