MyFerryLink pourrait gagner la première manche

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MyFerryLink a démarré ses activités le 20 août. Depuis trois mois et demi, l’armateur enregistre une croissance. « Nous constatons un retour des clients de SeaFrance vers notre compagnie », souligne Jean-Michel Giguet, président du directoire de l’armement. Après neuf mois de déboires juridiques, les anciens salariés de SeaFrance sont en passe de remporter la première manche de leur pari en imposant une nouvelle forme de société opérant sous pavillon français sur un segment concurrentiel, le détroit du Pas-de-Calais.

Depuis la décision du tribunal de commerce de Paris de retenir le projet d’Eurotunnel et de la Scop, les choses se sont accélérées. Le 2 juillet, les trois navires de SeaFrance ont été cédés à Eurotunnel. La Scop les affrète et MyFerryLink assure les rotations.

Avec deux navires sur les premiers mois, MyFerryLink a vu le Nord-Pas-de-Calais s’ajouter à sa flotte le 28 novembre. Une flotte complète mais qui n’est pas entièrement opérationnelle. Le Berlioz est en arrêt technique jusqu’au 17 décembre. Ensuite, avec la baisse de trafic fret pendant les fêtes de fin d’année, le Nord-Pas-de-Calais sera arrêté. Enfin, à la rentrée de janvier, le Rodin devrait subir un arrêt technique. « Fin janvier nous serons opérationnels avec l’ensemble de notre flotte », a précisé Jean-Michel Giguet, lors d’une présentation de l’armement le 11 décembre. Un président du directoire qui reste réservé sur ces premiers mois d’activité. « L’objectif principal au cours de ces mois a été de reprendre pied avec les anciens clients de SeaFrance. Nous sommes réalistes et nous savons bien qu’en démarrant une activité à la fin de la période estivale, les volumes ne seraient pas au rendez-vous dans les premiers jours. Il a fallu remettre tout en place. Maintenant, c’est fait et nous avons récolté les premiers fruits de ce travail pendant les congés de la Toussaint. Nous avons pris nos marques. » Le rachat des trois navires et des systèmes informatiques a mérité une remise à niveau pour être opérationnel le plus rapidement possible.

Une flotte au complet en février

Avec la fin de l’année, les responsables commerciaux s’activent auprès des clients. « Nous les rencontrons pour leur proposer une prestation au plus près de leur besoin », assure le directeur fret de MyFerryLink, Jean-Michel Copyans. MyFerrylink remporte ses premiers succès auprès d’opérateurs aux demandes particulières. Ainsi, la société a remporté un appel d’offres pour un premier transport de véhicules militaires pour le compte de l’armée belge vers la Grande Bretagne. « Outre notre capacité à transporter ces matériels, l’armée a surtout demandé un reporting régulier et précis des opérations. Nous avons su nous adapter », confirme le responsable fret qui souligne la pertinence de l’offre. Les deux navires ropax accordent une large place au confort des passagers et un espace réservé aux routiers. Le troisième navire est spécialement dédié au fret. En outre, l’armement a adapté ses horaires au plus près des préoccupations des transporteurs routiers. « Nous avons regretté la disparition de SeaFrance. Alors quand MyFerryLink est revenu, les salariés de notre groupe de transport ont demandé à la direction de négocier avec ce nouvel armateur. On se sent chez nous, c’est à dimension humaine et, surtout, le personnel navigant parle français, ce qui n’est pas toujours le cas chez les autres », nous a expliqué un chauffeur des transports Fauconnier.

Après ces premiers mois d’activité, les salariés de la Scop sont plein d’entrain. « Nous constatons une motivation que nous n’imaginions pas de la part des salariés », souligne le président du directoire. Les 450 salariés de SeaFrance qui ont rejoint la Scop sont devenus employés et employeurs puisqu’ils possèdent des parts dans la Scop. Chaque mois, 2 % de leur salaire est prélevé sur leur salaire brut. Il reste que les salariés de SeaFrance devraient percevoir, dans le cadre du PSE 3 de SeaFrance, la somme de 2 500 € par salarié. « Sans cette aide, la situation est plus tendue », confie Jean-Michel Giguet. Un blocage qui tient au liquidateur pour des raisons d’interprétation des clauses du PSE. Et pour enfoncer le clou, Jacques Gounon, président d’Eurotunnel, ironise sur la situation: « Je me demande si la meilleure aide de MyFerryLink n’est pas le liquidateur? »

Après avoir connu un départ difficile, MyFerryLink semble avoir remporté la première manche. « L’avenir ne peut qu’être meilleur. Entre le Tunnel qui propose une prestation avec des départs plus rapprochés et MyFerryLink avec des horaires moins fréquents mais adaptés à la clientèle, il existe une complémentarité. Nous sommes confiants », a déclaré Jacques Gounon.

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