Le groupe brésilien Vale, qui a rêvé de contrôler le transport de son minerai jusqu’en Chine, s’est heurté l’an dernier à l’opposition des armateurs chinois. Ses Valemax, minéraliers géants capables de transporter 400 000 t de minerai de fer, n’ont pas été autorisés à jeter l’ancre dans les ports de l’empire du Milieu. Alors que les sidérurgistes chinois ont craint de se voir imposer un fournisseur unique, la China Shipowners Association, qui représente les intérêts des affréteurs chinois, a mené une longue campagne contre les navires brésiliens.
Deux mesures phares
Fin 2011, le groupe a donc annoncé deux mesures stratégiques phares: il a renoncé aux 35 vraquiers géants qu’il avait projeté d’acheter, préférant louer ses navires, et il a prévu d’accoster dans d’autres pays asiatiques, quitte à transborder leur cargaison sur des navires de taille inférieure, à destination de la Chine. Ce plan est désormais en bonne voie. Sous la houlette du nouveau président Murilo Ferreira, quatre vraquiers géants ont déjà été mis en vente auprès d’armateurs asiatiques. Fin 2013, le groupe disposera d’une flotte opérationnelle de 35 Valemax, dont 19 seront en propre et 16 affrétés par Vale grâce à des contrats de longue durée. « À l’heure actuelle, sept ports accueillent des Valemax dans le monde: Villanueva (Philippines), Tubarão et Ponta da Madeira (Brésil), Tarente (Italie), Rotterdam (Pays-Bas), Sohar (Oman) et Oita (Japon). Nous avons un centre de transfert de minerai à Subic Bay, aux Philippines. Un deuxième centre entrera en opération début 2013, probablement aux Philippines, et nous sommes en train de construire un port de distribution en Malaisie, qui devrait être opérationnel fin 2013 ou début 2014 », précise le service de presse. Début 2014, le système logistique développé par Vale pour satisfaire ses clients asiatiques devrait fonctionner à plein régime. « Vale sera alors totalement prêt pour répondre aux marchés asiatiques dans des conditions comparables aux concurrents situés dans la région », poursuit le service de presse. Malgré ce nouveau cap, le groupe brésilien espère toutefois que la Chine changera un jour d’attitude à son égard. « Jusqu’à présent, comme nous n’avons pas d’autorisation pour aborder en Chine, nous travaillons à partir de l’hypothèse que nous ne l’aurons pas. Mais nous croyons que, tôt ou tard, nous obtiendrons cette autorisation, lorsque les nouveaux ports chinois seront construits pour accueillir des navires plus grands », déclare le porte-parole de Vale.