La prochaine mise en service des nouveaux terminaux Maasvlakte 2 à Rotterdam participe au malaise touchant les grandes places portuaires d’outre-Rhin.
L’inquiétude est de mise à Hambourg et dans le port de Wilhelmshaven. Face à la morosité ambiante et une escalade dans la guerre des tarifs, notamment dans la branche conteneurisée, les sociétés d’exploitation des Grands ports maritimes allemands s’interrogent sur le bien-fondé de leurs futurs projets de développement. Sans compter la mise en service dans quasiment un an jour pour jour de terminaux flambant neufs à Rotterdam qui risquent de faire de l’ombre aux ports concurrents.
« Si Rotterdam avait dû prendre aujourd’hui sa décision de construire les terminaux de Maasvlakte 2, le chantier aurait sûrement été remis à plus tard », selon Wolfgang Murienne, directeur du port Hambourg. Une raison expliquant sans doute pourquoi l’exploitation depuis septembre de la zone nouvelle portuaire Jade Weser dédiée au trafic conteneurisé à Wilhelmshaven a commencé avec un an de retard.
Reste que cette année, le port allemand table sur une croissance nulle de l’activité conteneurisée. Mais à moyen terme, il compte capter une partie du trafic en provenance de Russie.
Selon les calculs des exploitants Eurogate et APMT du terminal Jade Weser, les transbordements devraient porter sur quelque 3 millions de conteneurs par an, un chiffre inférieur d’un tiers par rapport au volume anticipé dans les terminaux Maasvlakte 2 de Rotterdam dès 2014. En attendant, les hostilités ont lieu sur le terrain des tarifs. Début novembre, Rotterdam a annoncé un rabais de 2 % de ses prix en 2013 par rapport à 2012. Trois semaines plus tard, Hambourg est à son tour passé à l’acte en prévoyant des réductions de 6 % à 12 % l’année prochaine, selon le gabarit des navires.