Sur environ 100 000 t de sucre transitant chaque année via le port de Marseille, la raffinerie Saint-Louis Sucre en importe la moitié auprès de Gardel, dernière usine de la Guadeloupe. Le contrat arrive à échéance fin 2013. Un élu Marseillais s’est emparé du dossier. Le président de Marseille Provence Métropole, Eugène Caselli, a adressé le 19 octobre un courrier au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ainsi qu’à celui de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Stéphane Le Foll, afin de les alerter sur la situation de la raffinerie de Saint-Louis Sucre à Marseille. Un « dossier sensible pour lequel l’État peut intercéder », selon l’élu socialiste de la communauté urbaine. « En effet, seule raffinerie de sucre en France métropolitaine, cet établissement, basé dans les quartiers Nord de la cité phocéenne, pourrait voir son activité remise en cause si le contrat d’approvisionnement en provenance de la sucrerie Gardel, à la Guadeloupe, dont l’État est actionnaire, venait à ne pas être reconduit d’ici fin 2013. Saint-Louis Sucre représente, à Marseille, 200 emplois directs et 500 emplois indirects », ajoute Eugène Caselli, dix jours avant la tenue d’un comité interministériel sur la filière sucre.
Dans le courrier adressé aux deux ministres il précise que le « contrat long terme (10 ans), à hauteur de 40 000 t à 50 000 t de sucre par an », est « la seule source d’approvisionnement stable » de l’usine.
Menacée de fermeture en 2007, la raffinerie marseillaise fondée en 1853 dans le quartier de Saint-Louis a convaincu la maison mère, le groupe allemand Südsucker, de développer les capacités de production et d’investir 6 M€ dans l’outil de raffinage. D’ailleurs, le port de Marseille a, en 2009, approfondi le bassin afin de recevoir des vraquiers de 25 000 t. Selon Eugène Caselli, le non-renouvellement du contrat avec Gardel engendrerait « une perte importante d’activité pour le port de Marseille ».
La Guadeloupe exporte 90 % de la production de sucre essentiellement à destination des raffineurs européens.