Voies navigables de France (VNF) et les filières des céréales, des oléo-protéagineux, des coproduits et des engrais, représentés au sein de France Agrimer, ont signé courant octobre un accord-cadre pour doubler la part de la voie d’eau dans le transport des grains à l’horizon 2020. « Par la signature de cet accord, les filières agricoles et VNF s’engagent à consolider leur relation de confiance, à partager l’information utile à l’autre partie, à mettre en œuvre des stratégies d’entreprises favorisant le développement du transport fluvial, à participer au développement des cales modernes », précise le communiqué de presse publié par France Agrimer. La voie d’eau peut jouer un rôle important dans l’accroissement de la compétitivité et l’industrialisation des filières concernées, estiment les signataires. « La voie fluviale possède, par essence, les atouts pour répondre aux besoins logistiques et de transport des filières », insiste le texte de l’accord. Parmi les avantages du mode, il y a notamment le maillage du réseau navigable interconnecté avec les grands ports maritimes. Les acteurs des filières agricoles entendent privilégier un mode de transport sobre en carbone et en énergie, s’inscrivant dans une logique de développement durable. Ils souhaitent participer à l’évolution de la part modale des transports massifiés pour le transport de marchandises en France et en Europe. Il s’agit aussi pour eux d’optimiser la logistique des filières en profitant de la modernisation en cours des silos.
Un travail à mener sur l’offre de cale
Actuellement, les trafics de céréales, d’oléo-protéagineux de coproduits et d’engrais dépassent les 12,5 Mt sur les voies navigables françaises. Pour doubler ce tonnage d’ici 2020, le protocole national définit les moyens à mettre en œuvre et les actions à entreprendre. Trois axes de travail ont été déterminés. Le premier a pour objectif de « définir avec les industriels des filières une stratégie logistique intermodale fondée sur la massification et une mutualisation à travers des possibilités moderne d’accès au réseau fluvial, aux ports intérieurs et maritimes ». La deuxième orientation vise à renforcer la compétitivité et l’industrialisation du transport par voie d’eau. Le troisième axe de travail consiste à trouver des réponses aux demandes des utilisateurs en termes d’infrastructures performantes et d’opérateurs de transport. Ces orientations vont être déclinées dans trois bassins de production: la Seine et le Nord-Pas-de-Calais, la Moselle et le Rhin, la Saône et le Rhône. Le protocole comprend aussi un volet sur l’amélioration et le renouvellement de la cale en deux phases. Dans un premier temps, les représentants des filières et les transporteurs fluviaux vont « travailler de concert sur les améliorations techniques pertinentes sur la cale actuellement disponible ». VNF va accompagner cette démarche dans le cadre de son dispositif d’aide aux adaptations techniques afin de garder une offre couvrant les besoins de la profession notamment sur le petit gabarit. Dans une deuxième étape, avec le soutien de VNF, les représentants des filières s’engagent à participer à la définition des caractéristiques des futurs bateaux nécessaires sur chacun des trois bassins concernés. L’objectif sera de proposer les « solutions les plus pertinentes permettant la mise en service de nouveaux bateaux, innovants, performants et adaptés aux nouveaux modes industriels du transport fluvial », indique le document. L’accord-cadre de 2012 signé entre France Agrimer et VNF s’inscrit dans la continuité des partenariats noués en 2002 et 2004 entre la filière céréalière, les professionnels du transport fluvial et l’établissement gestionnaire du réseau des voies navigables françaises, rappelle le communiqué de presse. Il se place aussi dans la poursuite de la politique des embranchements fluviaux de VNF qui a permis de subventionner de nombreux projets de création ou de modernisation de quais et d’outils de manutention.