Dans la droite ligne du programme Grande Seine 2015, conduit par le département de Seine-Maritime, ont été présentées dans le cadre du colloque Assises des Fleuves plusieurs voies ou expériences permettant une réappropriation des fleuves. Une table ronde a auparavant été consacrée à la gouvernance des fleuves.
La gouvernance de l’Axe Seine
Aujourd’hui sur le devant de la scène du fait de son lien étroit avec le dossier du Grand Paris, l’axe Seine fait l’objet d’une mobilisation très forte. Antoine Rufenacht, commissaire général pour le développement de la vallée de la Seine, a expliqué sa démarche. Celle-ci souligne notamment que « les ports du Nord ont pris une avance considérable ». Il a donc suggéré une gouvernance intégrant le renforcement des ports, la valorisation du fleuve Seine, le renforcement de l’industrialisation et le développement d’activités non délocalisables. Ce projet s’appuie sur une conférence constituée de trois collèges de 13 membres (État, collectivités territoriales, monde économique). Le commissaire général a évoqué la question de la fusion des ports de l’axe, notant toutefois que ceuxci avaient opté pour la formule d’un GIE (Haropa).
Pour sa part, David Lamiray (conseiller général, chargé de la valorisation de l’axe Seine) a présenté la démarche Grande Seine 2015, qui entend répondre à cinq enjeux, préserver et restaurer les espaces naturels, protéger les personnes et les biens, valoriser les paysages, maîtriser le foncier et travailler sur la gouvernance. « Nous avons créé un véritable réseau social Seine qui nous permet de travailler tous ensemble. »
Reprendre place dans la vie quotidienne
Pour que les fleuves prennent toute leur place dans la vie quotidienne, il est nécessaire de renouer leurs liens avec les territoires et les populations. « Nous sommes passés par trois phases, explique Stéphanie Beauchêne, directrice de la maison du fleuve Rhône. Il y a eu d’abord l’enchantement, période d’avant les aménagements au cours de laquelle le lien était fort, le fleuve étant un lieu de loisirs, de rassemblement… Puis est venu le désenchantement, avec le développement industriel: l’espace partagé ne l’est plus; il est utilisé au profit du développement économique. Depuis les années 1980-1990, on assiste au réenchantement, avec une prise de conscience et une demande pour retrouver le lien avec les fleuves. » Ce retour vers les fleuves vise à y développer de nouvelles possibilités, et non de l’inscrire dans la nostalgie. « Nous sommes entrés dans le temps de la négociation autour du fleuve. Aujourd’hui, ont été créées les conditions d’échanges entre toutes les parties concernées. » Plusieurs exemples de réappropriation des fleuves ont été présentés, en particulier les développements réalisés à Bordeaux autour de la Garonne, à Lyon avec le projet Lyon Confluence et à Rouen avec le développement de l’écoquartier Flaubert et du quartier Lucilline, sans oublier la réhabilitation de la presqu’île Rollet. Le fleuve est également redevenu un lieu de création. « Depuis 3 ou 4 ans, nous avons assisté à une multiplication des initiatives artistiques ou culturelles autour du Rhône », souligne Stéphanie Beauchêne. La Seine connaît également des développements prometteurs. Jérôme Clément, commissaire général de Normandie Impressionnisme, souligne les actions menées autour de l’impressionnisme. Après une première exposition, une seconde sur le thème: « l’eau et le reflet » sera organisée. Autre initiative sur la Seine, la rénovation du musée maritime de Caudebec en Caux qui se muera en MuseoSeine, un espace « ouvert sur la Seine ».