Début juillet, l’autorité portuaire d’Incheon est venue à Paris présenter à la presse et aux investisseurs son visage de demain.
Situé à 32 kilomètres de Séoul, la capitale coréenne, le port d’Incheon veut profiter de sa position pour jouer l’interface maritime entre la métropole et les grands marchés voisins que sont la Chine, le Japon et la Russie. Troisième port coréen derrière Busan et Gwangyang, Incheon a réalisé en 2011 un trafic conteneurs de 1,9 MEVP, en hausse de 5 %. « Sur les cinq dernières années, le port d’Incheon a vu son trafic progresser de 8,3 % », a indiqué Kim Choon-Su, président de l’autorité portuaire, lors de la présentation qui a eu lieu à Paris le 4 juillet. À la vitesse de croissance actuelle du trafic du port, les installations vont rapidement se trouver dans une situation de quasi-saturation, justifie la présidence du port coréen. Selon ses prévisions, en 2012 le trafic conteneurisé devrait atteindre 2,1 MEVP, soit une progression de 6 %. Or, sur les six premiers mois de l’année, selon les statistiques publiées par le gouvernement coréen, la progression de trafic n’a atteint que 1,1 %.
À l’heure actuelle, le port d’Incheon est composé de trois bassins. Tout d’abord le port intérieur (Inner Port), réservé aux navires de 50 000 tpl maximum avec un tirant d’eau de 14 m, qui dispose de 10 338 m linéaires de quai; ces quais se situent à l’arrière d’une écluse qui permet de réguler le niveau des eaux. Le port sud (South Port) dispose quant à lui de 1 491 m linéaires de quais avec un tirant d’eau qui lui permet de recevoir simultanément sept PC de 4 000 EVP chacun. Enfin, le port nord (North Port) est dédié aux trafics de matières premières avec le même tirant d’eau pour les navires de 50 000 tpl.
Dans son ambition de devenir un grand hub régional spécialisé dans la logistique, Incheon prévoit de développer son parc logistique et ses terminaux conteneurs. Les zones dédiées à la logistique vont se réaliser en trois phases, la première devant se terminer en 2016, la seconde en 2017 et la dernière en 2020. Au total, l’autorité portuaire prévoit d’ajouter quelque 6 000 m2 de parc logistique. Dans le même temps, deux nouveaux terminaux à conteneurs seront construits. Dès 2014, le port disposera de six nouveaux postes à quai sur 1 600 m linéaires. En 2020, la longueur de quai sera agrandie et, en 2030, quatre terminaux pour les marchandises conventionnelles seront construits. « Au total, les deux terminaux à conteneurs apporteront une capacité supplémentaire de 2,8 MEVP pour 1 700 m de quais », précise la direction du port. De plus, ces nouveaux quais pourront recevoir des navires de la classe des 8 000 à 10 000 EVP.
Inheon en quelques chiffres
En 2011, le port d’Incheon a vu son trafic global perdre 1,4 % à 147 Mt. La structure de ce trafic, selon les dernières données disponibles de 2010, se répartit entre les importations à hauteur de 84 % et les exportations pour 15 %. Les importations se composent principalement de produits pétroliers et gaziers (environ 30 %), de sable (16 %), de charbon (8 %), de textiles (6,3 %) et de céréales (5,2 %). Quant aux exportations, elles comprennent 21 % de véhicules et de pièces détachées, 18 % de textiles, 15 % de produits raffinés et 11 % d’aciers.
Pour sa part, le trafic conteneur a gagné 5 % à 1,9 MEVP. Il est relativement équilibré puisque les importations comptent pour 51 % et les exportations pour 49 %. Le tiers de ces boîtes est constitué de produits textiles tant à l’import qu’à l’export. À l’import, les produits électriques entrent pour 15 % et les pièces pour les avions et les navires pour 8 %. À l’export, Les pièces détachées de véhicules et les produits électriques représentent 20 %. Le trafic conteneurisé d’Incheon est avant tout destiné à la région. L’Extrême-Orient et l’Asie du sud-est sont ses deux principaux partenaires devant le Japon. Aujourd’hui, le poids de l’Europe demeure modeste avec 15,4 % du trafic, juste devant l’Afrique qui entre pour 14,7 %. L’Europe exporte des conteneurs vers Incheon à hauteur de 65 %, et de son côté, l’Afrique est une destination pour les produits coréens puisqu’elle importe principalement des produits en conteneurs (85 %).