Le niveau d’eau très bas du Saint-Laurent préoccupe la direction du port

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Le niveau du fleuve Saint-Laurent est bas et les faibles précipitations ne vont pas améliorer les choses dans un futur proche.

Le 16 juillet, dans le port de Montréal, le Saint-Laurent se trouvait à 39 cm en dessous du zéro des cartes. Il faut remonter à 1965 pour atteindre un tel niveau à la même période de l’année.

« La situation actuelle est préoccupante, on suit constamment son évolution à travers notre réseau d’information et avec la commission mixte internationale qui régularise le débit sortant du lac Ontario », déclare Daniel Dagenais, directeur des opérations au port de Montréal.

L’hiver dernier a été très doux, ce qui a empêché la formation d’un couvert de glace sur le lac Ontario et a entraîné l’évaporation de l’eau. Le manque de neige a été suivi par un printemps et un début d’été très secs.

La baisse du niveau d’eau entraîne une perte de capacité de transport pour les navires.

« Heureusement, la colonne d’eau dans le port de Montréal n’est pas exploitée à son maximum par tous les navires. Une partie de notre clientèle n’en subit pas encore les conséquences », affirme Daniel Dagenais. Seuls les grands porte-conteneurs et certains vraquiers, pour le pétrole et le sucre notamment, doivent s’ajuster.

Mi-juillet, le vraquier Federal-Yukon, qui transportait du sucre pour la compagnie Lantic, a dû délester une partie de sa marchandise dans la ville de Trois-Rivières, en aval de Montréal. Le porte-conteneurs Maersk-Pembroke a fait la même opération lors de son escale à Halifax. Environ 500 EVP de plus que prévus (sur une capacité totale de 2 890 EVP) ont été déchargés.

Toutefois, les pertes sont limitées par la mauvaise conjoncture économique en Europe, précise Michèle Beaubien, porte-parole du port de Montréal. En effet, les navires qui arrivent ne sont pas pleins.

Fluctuation importante

Ironiquement, il y a un an, la région de Montréal était inondée. Pour faire face à ces grandes fluctuations, le port de Montréal met en place de nouvelles stratégies de navigation.

Des applications développées pour la navigation électronique sont mises à la disposition des pilotes. Plutôt que de se fier à des cartes imprimées, ceux-ci reçoivent des informations transmises en temps réel via l’Internet et la 3G.

Une autre série d’outils, comme des bathymétries à haute définition, va bientôt permettre aux navires de mieux exploiter la colonne d’eau du Saint-Laurent. Selon Daniel Dagenais, les pilotes pourront adapter leur conduite et leur pratique de navigation en fonction de cette nouvelle technologie appelée DUKC. L’Australie et l’Allemagne l’utilisent déjà.

Le port de Montréal change également ses règles pour accueillir certains Post-Panamax (P-Max de Stena Line et Lica-Maersk). Pour ces navires, l’enfoncement par centimètre dans une colonne d’eau équivalente sera de 110, voire de 140 t au centimètre au lieu de 70 t. « On va ainsi pouvoir transporter 10 % à 20 % de plus de marchandise », affirme Daniel Dagenais.

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