La région de la mer Caspienne constitue une source importante de pétrole et de gaz, suscitant les convoitises et l’intérêt économique des États riverains: la Russie, l’Iran, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan. Ces deux derniers pays s’opposent sur la propriété d’exploitation de trois gisements d’hydrocarbures considérés comme stratégiques. Une nouvelle crispation a eu lieu dans le courant du mois de juillet, a rapporté la lettre du Bureau veille et analyse risque pays du groupe Geos, suite à l’annonce du Turkménistan d’une saisine de la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ), organe judiciaire principal des Nations unies, pour statuer sur ce différend. Cette menace est régulièrement brandie par le Turkménistan, indique la lettre. Pour qu’elle soit réellement efficace, il faudrait que les deux parties reconnaissent la compétence de la CIJ pour régler leur conflit. « Aucune des deux n’a jusqu’ici déposé une déclaration en ce sens », soulignent les experts de Geos. Pour ces derniers, il n’y aura donc pas de règlement unilatéral possible du conflit. De nombreux observateurs se demandent aussi si recourir à la CIJ est réellement judicieux. La procédure est extrêmement longue et pourrait compliquer encore plus les relations entre les deux nations. C’est ce qui s’est produit pour la Roumanie et l’Ukraine quand la CIJ a donné le droit aux deux pays d’exploiter conjointement les gisements gaziers situés sur l’île Serpents en mer Noire.
Un lac ou une mer?
Un autre conflit existe concernant la mer Caspienne et oppose les cinq pays: la question du statut de cet espace d’eau fermé. Est-ce une mer ou un lac? « En droit international, l’utilisation des ressources d’un lac est soumise à l’unanimité des pays riverains alors que chaque État se voit attribuer des zones dont il est libre d’exploiter les ressources dans la limite des 12 miles », rappelle Geos. Les pays dont la surface côtière est faible, comme la Russie et l’Iran, privilégient la thèse du lac même si la position russe varie en fonction de la découverte des gisements. Il demeure que chaque année, le transport de brut et de produits pétroliers représente environ 10 000 mouvements de navires dans la région, relève le Service d’information des Nations unies. Ce dernier précise qu’au cours des deux dernières décennies, la mer est devenue de plus en plus exposée aux risques de pollution provenant de l’exploration d’hydrocarbures. Sur ce sujet, les États riverains de la mer Caspienne ont trouvé un accord pour renforcer la lutte contre le déversement d’hydrocarbures et améliorer la surveillance des sources potentielles de pollution. Il leur reste à suivre le même chemin pour les autres questions en suspens.
Un possible consensus en mer de Chine
Fin juillet, les pays d’Asie du Sud-Est seraient parvenus à un consensus sur la façon de gérer leurs différends territoriaux avec Pékin en mer de Chine méridionale selon le chef de la diplomatie cambodgienne, a indiqué l’AFP. Les contentieux portent notamment sur les archipels des Paracels et des Spratleys, supposés riches en hydrocarbures et traversés par des voies maritimes internationales dont la liberté de passage doit être préservée. Les dix États membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Vietnam, Laos, Birmanie et Cambodge, se seraient mis d’accord sur des « principes » pour régler ensemble leurs conflits avec la Chine. Par exemple, la non-utilisation de la force ou l’engagement sur un « code de bonne conduite ». Ces principes ont pour objectif d’empêcher Pékin de négocier des solutions bilatérales aux différends territoriaux avec chacun de ses voisins.