L’usine d’ArcelorMittal à Fos semblait bien ancrée. Pourtant la CGT craint une dérive « à la Florange ». L’annonce du sidérurgiste de réduire de 50 € les coûts fixes sur une tonne (qui passerait de 522 à 470 €) avant le mois d’octobre, faute de quoi un des deux hauts-fourneaux de Fos serait arrêté, a fait réagir le syndicat qui craint que cette politique de réduction soit essentiellement supportée par les salariés. « La direction veut nous proposer une négociation emploi/compétitivité. Or, la masse salariale ne représente que 10 % du prix de revient. Pourquoi ne pas agir sur les 90 % qui restent? », s’interroge Alain Audier, secrétaire général de la CGT d’un site qui emploie 2 800 personnes (2 600 en CDI, 250 intérimaires et plus de 2 000 emplois dans les entreprises sous-traitantes).
Il dénonce « l’incohérence des politiques de gestion de nos directions qui fragilisent le site de Fos qui n’arrive plus à produire correctement ». Pannes et incidents à répétition sur l’outil productif, mauvaise qualité de la matière première qui entraîne un acier de moins bonne qualité sont évoqués. « Le problème vient d’un grave défaut d’investissement de Mittal […] et d’un manque de stratégie industrielle ». Le syndicat va même plus loin en dénonçant une baisse de production organisée, ainsi « le site de Brême (Allemagne) livre 500 000 t à Marcegaglia en Italie » qui relèverait de la zone de chalandise de Fos.
« Le site produit actuellement plus de 4,5 Mt d’acier annuellement. Si l’un des hauts-fourneaux est à l’arrêt, nous ne pourrons pas faire plus de 2,5 Mt. Le site de Fos-sur-Mer ne serait alors plus rentable. L’arrêt du haut-fourneau conduira à la fermeture de l’usine », appréhende Alain Audier. « On a déjà perdu 1 000 emplois en 10 ans et plus de 500 salariés partiront à la retraite d’ici 2014. Il faut un plan d’urgence pour assurer la faisabilité de la production. »