Pour contrecarrer le déclin inéluctable des hydrocarbures, Fluxel, la nouvelle filiale du Grand port maritime de Marseille, s’est mise en quête d’autres sources de revenus. Elle cherche à attirer de nouveaux types de trafics et propose des prestations annexes à des opérateurs privés de la zone de Fos-sur-Mer. Zoom sur une activité qui demeurera encore pendant de longues années la principale source de revenus du port.
De janvier à mai, les trafics d’hydrocarbures ont reculé de 12 %. À elle seules, les importations de brut ont chuté de 25 % sur les cinq premiers mois de 2012. Privatisé ou public, rien ne peut empêcher le déclin de l’or noir. L’an dernier, les trafics sont descendus à 56,3 Mt et, pour 2012, les prévisions font état d’un trafic à 52 Mt si la raffinerie Suisse de Cressier, arrêtée en début d’année, se décide à reprendre son activité. De huit raffineries, le port de Marseille-Fos n’en alimente plus que cinq à présent dont trois sur le pourtour de l’étang de Berre: Esso, Ineos, Total La Mède et Feyzin, Karlsruhe.
La restructuration des raffineries européennes a fait son œuvre. « En 2008, nous avons traité un trafic de 64 Mt. Nous ne verrons plus de tels tonnages mais nous devons travailler avec des produits de substitution. En 2012, nous voulons élargir notre portefeuille de chiffre d’affaires. Depuis la mise sous cocon de Lyondel Basel, nous n’alimentons plus la raffinerie mais la pétrochimie. Cette mise sous cocon a entraîné un déficit dans la production de bitume. Nous équipons un poste à Lavéra pour importer du bitume », souligne Michel Peronnet, qui préside depuis un an Fluxel SAS.
Cette société, créée en mai 2011, a pour actionnaire principal le port (66 %), Ineos (20 %), SPSE (10 %) et la Compagnie fluviale de transport (4 %). « Minoritaires, ces actionnaires ont malgré tout leur mot à dire dans les décisions opérationnelles. Le GPMM a souhaité être à l’écoute des actionnaires », souligne Olivier Gantois, délégué général de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).
Depuis, un an, le troisième port mondial a fonctionné 24h/24, à la plus grande satisfaction des groupes pétroliers. « Nous attendions de la réforme portuaire la fiabilité en matière sociale. Nous avons souffert des mouvements sociaux qui se sont propagés au pétrole. Michel Peronnet nous a exposé sa façon de travailler. Il tient à améliorer le dialogue avec les partenaires sociaux et motiver ses salariés », explique le délégué général de l’Ufip.
Fluxel emploie 220 salariés, 216 ex-agents du GPMM dont 55 opérateurs qui travaillent en trois huit chargés du branchement des flexibles sur les navires. La société réalise un chiffre d’affaires annuel de 33 M€ dont 50 % à l’international.