L’entreprise a investi 800 000 € dans cette installation, qui comporte trois postes. Deux pour le chargement de conteneurs de 20’ (soit 25 t de sucre par conteneur) et un poste pour conteneur de 30’ (28 t de sucre), ce dernier type étant particulièrement utilisé pour les réceptionnaires européens, principalement au Royaume-Uni. Ces nouveaux moyens, qui constituent une première en Europe, permettent de charger 30 conteneurs par shift. Le concept opérationnel est simple. Des conteneurs dans lesquels a été placé un grand sac sont posés sur un plateau qui rentre dans l’emplacement prévu dans le terminal. La porte du poste est aussitôt fermée. Le plateau assure au conteneur une inclinaison vers le haut de 60 degrés. Un circuit étanche et sécurisé assurant une protection contre toute contamination permet de transférer le sucre cristallisé d’un silo vers un conduit branché sur les conteneurs qui sont ainsi remplis. Les conteneurs reprennent alors une position normale sur le plateau qui sort du poste. Intervient alors un reachstacker du Euroports Containers Terminal voisin, qui enlève les conteneurs et les dirige vers un quai où des barges les amènent ensuite vers les différents terminaux à conteneurs, s’il s’agit d’expéditions par voie maritime.
Toutes les opérations de transfert et de chargement du sucre sont automatisées, sous la conduite d’un seul opérateur. Le terminal de Manufert répond à toutes les normes et réglementation HACCP en matière de sécurité alimentaire. Sa capacité de stockage, la plus importante d’Europe, est de 300 000 t, ce qui a fait de l’installation le hub européen du sucre.
Exportation européenne et au-delà
Selon Marc Pirenne, CEO d’Euroports Belgium/France, l’entreprise a traité un volume de 450 000 t de sucre l’année dernière. Cette commodité vient essentiellement d’Allemagne, de France et des Pays-Bas, réceptionnée par camions et wagons. Outre la desserte du marché belge, l’exportation est axée sur divers pays européens, ceci par camions silos, en sacs de 50 kg, ou en vrac dans des conteneurs. En ce qui concerne l’outre-mer, interviennent la Grèce, Israël, des pays du Moyen-Orient et de l’Asie. Les principaux armements chargeurs sont MSC et Mærsk Line. Selon Marc Pirenne, d’ici 2020, pas moins de 47 % de la consommation globale de sucre se fera en Asie et en Inde, d’où l’intention d’Euroports de jouer un rôle prépondérant dans cette perspective et la volonté de se doter des moyens les plus modernes et les plus performants. Et de préciser que son groupe est le seul opérateur de sucre indépendant de l’Union européenne avec des terminaux à Anvers et au Havre. Dans ce dernier port, le terminal Sucre Océane est un joint-venture à 50/50 entre Euroports et SHGT. Ce terminal dispose d’une capacité de stockage de 45 000 t. Y est également pratiqué un concept de chargement de conteneurs avec du sucre en vrac, mais qui n’est pas automatisé et requiert encore de la main-d’œuvre.
La stratégie pour les prochaines années consiste à se focaliser sur l’exportation et sur la demande des chargeurs/réceptionnaires en matière de « Traceability » et de qualité. Cela va de pair avec une offre de solutions en ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement (supply chain), c’est-à-dire une logistique intégrée qu’Euroports s’emploie à développer constamment, via des services de transport, d’expédition globale et de contrats logistiques afin de répondre aux exigences de la clientèle. Pour ce qui est du prochain exercice, Marc Pirenne espère réaliser un score analogue, mais tout dépendra de l’évolution des récoltes, la saison se situant entre septembre et fin janvier.
