Au premier trimestre, le trafic du port de Sète accuse un recul de 6,4 % à 888 005 t. Si les vracs liquides augmentent de 14,4 %, tous les autres trafics chutent nettement: − 22,3 % pour les vracs solides, − 21 % pour les marchandises diverses (dont − 39 % pour les marchandises conteneurisées). Le nombre de navires baisse de 29,2 % (375 au lieu de 530).
L’arrêt complet des liaisons avec le Maroc (Tanger et Nador), après la saisie conservatoire des trois ferries des compagnies marocaines Comarit et Comanav, est « un drame, indique Marc Cheval lier, président de l’EPR Port Sud de France. Ce trafic de 200 000 passagers par an induit du travail sur le port (agents maritimes…) et en dehors: restau rants, hôtels, gîtes… La demande est très forte sur le Maroc, que ce soit les passagers, le trafic de voitures et les roulants. Le prix du carburant et le coût au kilomètre devenant exorbitants, je suis convaincu qu’il y a des possibilités importantes. »
Trois ferries sont bloqués au port de Sète depuis le 4 janvier. « Cela pose des questions humaines (214 travailleurs marocains à bord, demandant à être payés), techniques (que faire de ces navires?) et juridiques (quel devenir pour ces navires si les saisies conservatoires ne sont pas levées?). » Marc Chevallier ne cache pas son impatience: « J’enrage. Ça fait quatre mois que ça dure. La saison arrive. La réouverture de la ligne Sète/Tanger/Nador est fondamentale pour l’économie portuaire et régionale. La solution ne dépend ni du gouvernement français, ni du tribunal de commerce de Montpellier. La balle est dans le camp du Maroc. Grandi Navi Veloci a soumissionné un appel d’offres mais n’a pas obtenu le visa de la marine marchande marocaine, qui veut tout faire pour protéger ses compagnies. Il faut laisser les armateurs autres que marocains opérer. » Le terminal fruitier, sous-utilisé après la faillite d’Agrexco, son seul client, à l’été 2011, tente de trouver de nouveaux clients au Medfel, à Perpignan. « RTS (exploitant du terminal) devrait réaliser 100 000 t en 2012, alors que le potentiel est de 500 000 t. Cet outil est magnifique, il faut le faire travailler. » Motif d’espoir soulevé par Marc Chevallier: les bonnes tenues des expor tations de bétail (+ 32,44 %), avec l’ouverture au marché turc, et du trafic de voitures neuves.