Le gouvernement espagnol a décidé, par le biais d’un décret-loi en date du 30 mars 2012, de suspendre tout nouveau projet d’usine de regazéification, y compris ceux en phase de construction. Cependant, la mesure ne concerne pas les extensions de capacité des usines existantes.
Le décret-loi a un premier effet concret. La mise en service de l’usine de regazéification d’Enagas en cours de construction actuellement dans le nouveau port de Gijón, initialement prévue pour 2013, est reportée sine die. Cette décision, qui s’accompagne du blocage d’un projet de gazoduc de connexion, a provoqué un tollé aux Asturies. Un autre projet conduit par un industriel espagnol à Huelva se trouve également bloqué, les travaux n’ayant pas toutefois démarré. On notera cependant que la mesure ne s’applique pas aux deux projets prévus aux Canaries (Tenerife et Gran Canaria). Le virage du gouvernement espagnol s’explique par la baisse de la demande de gaz naturel (− 7 % en 2011) et l’absence de visibilité quant à la reprise. Les dernières statistiques font état d’une baisse des déchargements de GNL dans les ports espagnols (− 25 % à Bilbao pendant les deux premiers mois de 2012) et d’une faible utilisation des capacités des usines existantes. En laissant la porte ouverte aux extensions, Madrid se réserve la possibilité d’ajuster l’évolution future de l’offre de gaz en fonction du comportement de la demande.