Bolloré Logistique Portuaire: un pied de part et d’autre de la réforme

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La manutention portuaire est une tradition du groupe Bolloré. En France et en Afrique, le groupe a toujours été présent dans les ports. Aujourd’hui, l’activité portuaire se retrouve dans deux structures, Bolloré Logistique Portuaire et Bolloré Africa Logistics. Si la seconde filiale est active en Afrique, la première voit son champ d’action s’étendre sur le territoire français. L’originalité de Bolloré Logistique Portuaire par rapport aux autres sociétés de manutention en France vient de sa présence dans les deux grandes catégories de ports en France, les Grands ports maritimes et les ports concédés. En effet, le groupe est présent à Dunkerque, à Rouen, à Nantes Saint-Nazaire et à La Rochelle. De l’autre côté, BLP a assis sa présence à Honfleur, Cherbourg, Granville, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Les Sables d’Olonnes, Rochefort et Sète. Bolloré Logistique Portuaire assure principalement des trafics dans les vracs agroalimentaires, les produits forestiers, les fers et aciers, les aliments du bétail et les colis lourds ou encore les conteneurs comme à Rouen et à Montoir.

Avec une présence dans les deux principaux types de ports français, BLP a vécu la réforme portuaire de 2008 de l’intérieur par sa présence dans les Grands ports maritimes, et de façon plus indirecte par sa position dans les ports concédés. Pour Philippe Guénel, directeur général de Bolloré Logistique Portuaire, « cette réforme prend tout son sens pour des ports comme Le Havre ou Marseille, alors que dans les autres ports, les volumes traités et l’irrégularité des trafics amènent les manutentionnaires à mutualiser tant les moyens que les équipes. La réforme dans ces Grands ports maritimes est moins aboutie », souligne le directeur général de BLP. En effet, si la réforme vise le commandement unique, il n’en reste pas moins que les manutentionnaires participent aussi à des groupements pour les personnels gérés en commun avec les confrères. C’est ainsi que BLP participe à La Rochelle avec des groupements comme le GMCE et le GMOD, ou encore le groupement d’employeur de Montoir, à Nantes Saint-Nazaire. Ensuite, dans ces ports, les questions de la maintenance sont traitées généralement par des sociétés communes, comme c’est le cas à La Rochelle avec La Romane, société entre les manutentionnaires, ou à Rouen avec une société commune entre le GPM et les manutentionnaires. Au total, BLP a repris 160 grutiers sur l’ensemble des GPM où il est présent. Un chiffre qui a baissé puisque six ouvriers de Rouen sont retournés au port, et un à Dunkerque. « Pour faire face à ces retours, nous avons formé des dockers qui ont été volontaires pour ces qualifications. Aujourd’hui, nous retrouvons dans les ports la productivité que nous avions avant la réforme. » De plus, le manutentionnaire a dû investir 35 M€ en matériel. Dans les ports concédés, la situation est différente. « Nous avons dû absorber les contraintes de la réforme sans voir le commandement unique se mettre en place », constate le directeur général. Des coûts qui sont induits par la mise en place de la nouvelle convention collective nationale unifiée dont le champ intègre l’ensemble des ports français. « Il aurait fallu une vision plus pragmatique avec une approche port par port », aurait souhaité Philippe Guénel.

La réforme est entrée dans les ports. Maintenant, Philippe Guénel se tourne vers l’avenir. « Nous sommes satisfaits de nos résultats en 2011 et nous devons optimiser nos moyens actuels. Notre développement passe par l’élargissement des services offerts à nos clients de la logistique portuaire. »

Il faut proposer des prestations plus étendues

Pour le responsable de BLP, charger ou décharger un navire ne suffit plus aujourd’hui. Il faut proposer aux clients des prestations plus étendues vers l’optimisation de la chaîne logistique. Une stratégie qui se matérialise, notamment par des investissements dans des entrepôts. À Saint-Malo, face au développement du trafic d’aliment pour le bétail, BLP a décidé d’établir un partenariat commercial avec un entreposeur à proximité du port pour augmenter les importations mais aussi diversifier les produits d’alimentation bétail. Une démarche a également été initiée pour augmenter les capacités de stockage sur le port de Rouen. Ce développement se fait également dans le cadre d’une démarche qualité: des investissements dans du matériel de manutention ainsi que le développement d’un logiciel de stock personnalisé ouvert aux clients BLP via un système web ont été réalisés. Au mois de février, BLP a inauguré 2 500 m2 d’entrepôts au port du Légué. Et d’autres projets sont dans les cartons de l’entreprise avec les ports de Rouen ou de Montoir.

Autre volet de cette stratégie de développement de la logistique portuaire, l’approche terrestre. « Nous avons des accords avec des sociétés de transport ferroviaire et fluvial pour se développer sur ces modes. » Ainsi, depuis La Rochelle, BLP charge chaque semaine un train complet sur la navette avec le sud de Lyon. Une réussite qui se concrétise avec maintenant du fret retour de la région lyonnaise. « Les transports sont réalisés par l’OFP de La Rochelle. Nous évitons quelque 150 camions sur la route avec ce système », confie Philippe Guénel. Un développement sur la logistique portuaire générale mais aussi sur des filières. Ainsi, BLP s’intéresse de près à l’éolien offshore. « Nous y sommes investis avec une personne basée à Cherbourg qui travaille comme pilote sur ce projet. »

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