Le trafic 2011 a été une année « blanche », en particulier pour les marchandises diverses. Aussi a-t-on attendu avec curiosité les chiffres du trafic du premier trimestre 2012 pour mesurer l’effet de la réforme portuaire.
À première vue, ils sont positifs. « Sur les trois premiers mois de l’année, les flux de marchandises conteneurisées ont progressé de 26 % par rapport à 2011 », se plaît à souligner le GPMM. « Une des évolutions encourageantes du 1er trimestre provient de l’activité marchandises diverses (4,26 Mt, + 23 %) dont tous les segments affichent un bilan positif. Les trafics rouliers sont portés par les échanges avec la Corse (+ 5 %), le conventionnel par l’embellie de la sidérurgie et le conteneur par une amélioration manifeste de la fiabilité. » Ces tendances annoncent-elles le renouveau de Marseille-Fos? Cela serait aller trop vite en besogne. La comparaison s’établit en effet à partir d’un 1er trimestre 2011 marqué par des grèves qui ont vu le trafic dévisser: − 11 % pour les diverses, − 17 % sur les conteneurs. Le 1er trimestre 2009 n’a pas été meilleur avec un recul global de − 24 %. Il faut donc avoir envie de positiver lorsque le GPMM annonce que « la tendance à la hausse du conteneur paraît solide: elle reste de 6 % par rapport à 2010 ». Surtout lorsque le trafic conteneurs des bassins Est demeure dangereusement en étiage (+ 1 %). Le même raisonnement peut être étendu aux vracs solides qui enregistrent « une tendance du trimestre largement positive avec+ 37 % ». Là aussi, il a suffi d’une légère reprise de la sidérurgie pour effacer plusieurs mois de disette. « Malgré la faiblesse du marché européen de l’acier, les importations liées à la sidérurgie ont fait un bond de 68 % au cours de ce trimestre », reconnaissent les statisticiens du GPMM.
La filière des hydrocarbures enregistre un recul des importations de pétrole brut (entre −15 % pour l’international et −24 % pour le national), « conséquence directe de la fermeture des raffineries de Reichstett, Cressier et Berre ainsi que de l’arrêt pour maintenance de La Mède », note le GPMM. « Le GNL ne compense pas la chute du brut ce trimestre. Il est en baisse de 10 % sur la période. Seuls les raffinés et le GPL restent dans le vert (+ 31 % et+ 4 %) permettant au trafic d’hydrocarbures d’approcher 14 Mt. »
Avec un global de 21,9 Mt sur les trois premiers mois de l’année, Marseille-Fos note, malgré sa « fuite » en hydrocarbures, un léger frémissement de 1 %.
