La bascule de Seayard sur le nouveau terminal de Fos 2XL n’est pas allée sans quelques problèmes. Le manutentionnaire dont MSC est le premier actionnaire a dû faire face à une véritable levée de bouclier de la part des transporteurs routiers. Excédés par les délais d’attente qui ont pu atteindre plusieurs heures, les adhérents de la FNTR Provence-Alpes-Côte d’Azur et de TLF Méditerranée ont décidé d’imposer une surcharge forfaitaire à leurs clients. À partir du 2 avril, un supplément de 250 € doit être appliqué sur chaque opération de retrait ou de mise à quai d’un conteneur après une heure d’attente. Pire, ils ont menacé de bloquer l’accès au terminal géré par l’armateur MSC, si aucune amélioration n’est rapidement constatée sur la file qui s’étire le long de l’itinéraire de délestage mis en place par le GPMM.
L’UMF a du jouer le rôle de monsieur bons offices pour déplomber la situation. Lors d’une rencontre organisée le 3 avril, les différents intéressés ont pu se parler. Et Seayard, par la voix de son président, Georges Chapus, d’expliquer l’étendue des problèmes rencontrés: nouveau système informatique d’exploitation défaillant (incompatibilité), parc de cavaliers incomplet (10 sur 30 sont inutilisables à cause d’un atelier inopérant), retard de la mise en opération du cinquième portique…
La nouvelle selon laquelle Seayard va ouvrir quatre colonnes d’entrée au terminal, contre une auparavant, a été un premier motif de soulagement pour les routiers qui n’entendent pas essuyer les plâtres de la mise en place de Seayard. Tout comme la promesse d’un éventuel et provisoire transfert de certains armateurs (alliance CKYH?) chez le concurrent voisin Eurofos ou même à Mourepiane afin de faire tomber la pression. D’autant que doivent débuter les rotations du service ASA (Seago Line et Turkon) sur le terminal Seayard.
Quoi qu’il en soit, Seayard a mis le paquet sur le terrain où, le jour même de la réunion, la situation s’est éclaircie. Les camions n’ont plus attendu à l’entrée du terminal, ce qui n’a pas empêché leurs syndicats d’annoncer qu’ils demeurent vigilants.