Le groupement havrais des armateurs et agents maritimes (Ghaam) et le Grand port maritime du Havre (GPMH) ont organisé une grande réunion d’information sur le thème du soutage comme clé de la compétitivité. Cette conférence a été présentée par Total Marine Fuel. En préambule, Olivier de la Laurencie, directeur des opérations au GPMH, a rappelé que le port du Havre hébergeait un acteur majeur. « La valeur d’un port, ce sont aussi ses services. On ne fréquente pas Le Havre par hasard. Le soutage est un enjeu. Sur la période 2008-2011, nous sommes passés de 200 000 t à 1 Mt. Un mois de soutage représente 100 000 t. Le tonnage et le nombre d’opérations sont en augmentation. » Le responsable indique également que la place havraise offre tous types de produits à des prix compétitifs. « Vu les volumes, c’est quelque chose d’important pour les armateurs. Géographiquement, Le Havre, c’est la première station-service avant l’autoroute et la dernière après l’autoroute. » Sur les 100 000 t par mois, près de 95 % du fuel livré est du Ifo 700 ou 500. L’approvisionnement est local grâce à la raffinerie de Normandie à l’exception du fuel 380 qui provient de Dunkerque. « Depuis trois ou quatre ans, les grandes compagnies maritimes sont passées du 380 au 500 », explique le responsable local de Total Marine Fuel. Au Havre, l’entreprise dispose de deux navires pour assurer les opérations de soutage. « Pour faire 7 000 t, il nous faut dix à douze heures. » Frederic Vazzoler, le directeur commercial de Total Marine Fuels, rappelle quant à lui que les deux plus gros bureaux de l’entreprise sont aujourd’hui Paris et Singapour. « Notre vocation est d’entretenir des relations à long terme avec les amateurs. » La consommation de fuel devrait encore augmenter dans les prochaines années, mais l’industrie anticipe déjà avec une montée en puissance du gasoil. À Singapour, porte d’entrée de l’Asie, les prix ont explosé, les tonnes vendues étant importées. Sur la réglementation qui doit entrer en vigueur à partir de 2015, Frederic Vazzoler indique que les producteurs n’ont pas encore la recette pour basculer vers un fuel en basse teneur en souffre. « Il faudra s’adapter en attendant. Il va falloir modifier les infrastructures pour que les armateurs puissent respecter la réglementation. » L’enjeu en matière de prix du carburant est également important. Avec des porte-conteneurs pouvant aller jusqu’à 15 000 EVP, la consommation peut s’élever jusqu’à 350 t par jour, soit un budget énorme. « Nous essayons de tout prendre en compte, la crise, la protection de l’environnement, les prix. » Total Marine Fuel vient de rajeunir son site Internet. « Nous allons créer un espace client en cours d’année. Il sera possible d’aller chercher ses factures, voir les cotations du brut en ligne. »
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Le soutage, clef de la compétitivité
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